56 j l eie L eçon. Économie animale.
indiquent des dents molaires à couronne plate,
-un canal alimentaire très-long, un estomac ample
ou multiple , et un grand nombre d’autres rapports
de même genre.
Ces lois, qui déterminent les rapports des systèmes
d organes affeôtes aux différentes fonctions,
exercent egalement leur puissance sur les différentes
parties d’un meme système , et en lient les
variations avec la meme force. C’est sur-tout dans
le système alimentaire, dont les parties sont plus
nombreuses et plus distinctes, que ces règles trouvent
des applications plus évidentes. La forme des
dents, la longueur, les replis, les dilatations du
canal alimentaire, le nombre et l ’abondance des
sucs dissolvans qui s’y versent, sont toujours dans
un rapport admirable entre elles et avec la nature,
la ddrete , la dissolubilîté des matières que l ’animal
mange, au point que l’hpmme exercé, qui
connoît une de ces parties , peut aisément deviner
la plupart des autres , et qu’il peut même, d’après
les règles précédentes, étendre ses conjectures
aux organes des autres fonctions.
La ineme harmonie existe entre toutes les parties
du système des organes du mouvement. Comme
il n y en a aucune qui n’agisse sur les autres et
qui n éprouvé leur action, sur-tout lorsque l’animal
se meut en entier, toutes leurs formes sont en
rapport. Il n’est presque aucun os qui varie dans
ses facettes, dans ses courbures, dans ses proéminences
, sans que les autres subissent des
Art. IY. Rapports des organes. 5y
variations proportionnées ; et on peut aussi, à la
vue d’un seul d’entre eux, conclure jusqu’à un certain
point celle de tout le squelette.
Ces lois de coexistence que nous avons indiquées
jusqu’ic i, ont, pour ainsi dire’, été déduites,
par le raisonnement , des connoissances qu® nous
avions de l’influence réciproque des' fonctions et de
l’usage de chaque organe. L ’observation les ayant
confirmées , nous nous trouvons en droit de suivre
une marche contraire dans d’autres circonstances ; et
lorsque l’observation nous montre des rapports
constans de forme entre certains organes, nous
devons en conclure qu’ils exercent quelque action
l’un sur l’autre ; nous pouvons même être menés
par-là à des conjectures heureuses sur les usages
de l’un ou de l’autre. C’est ainsi que la grandeur
plus considérable du foie dans les animaux qui
respirent moins , et la privation , totale où en sont
les insectes dont la respiration est la plus complète
qu’il soit possible, puisque tout leur corps
est, pour ainsi dire , un poumon , ont fait penser,
que le foie supplée jusqu’à un certain point à ce
dernier organe', en enlevant comme lui au sang
ses deux principes combustibles.
C’est ainsi qu’on se rend raison de la blancheur
et de l’opacité du chyle dans certains animaux,
tandis que dans d’autres il est aussi transparent
que la lymphe, lorsqu’on sait que les premiers
sont précisément tous ceux qui ont des mamelles
et qui allaitent leurs petits. C’est même principa