1 14 IIe Leçon. Des organes du mouvement.
n’y a sur ce bourrelet et sur le reste du bois, ni
peau ni périoste. On y voit seulement des sillons
plus ou moins profonds, qui sont des vestiges des
vaisseaux qui rampoient à sa surface lorsqu’il éloit
encore mou. Ce bois, ainsi dur et nu, ne demeure
jamais qu’une année sur la tête du cerf : l ’époque
de sa chiite varie selon les espèces ; mais lorsqu’elle
est prochaine, on voit, en le sciant longitudinalement,
une marque de séparation rougeâtre entre lui et
la proéminence de l’os frontal qui le porte. Cette
marque devient de plus en plus forte ; et les particules
osseuses qui se trouvent en cet endroit finissent
par perdre leur adhérence. A cette époque,
un choc , souvent léger, fait tomber l ’un et l’autre
de ces bois, à deux ou trois jours de distance au
plus.
La proéminence de l ’os frontal ressemble alors
à un os rompu ou scié en travers, sur lequel on
apperçoit à nu le tissu spongieux. La peau du
front ne tarde pas à la recouvrir ; et lorsque le
bois doit repousser, on voit s’élever un tubercule,
qui est et qui demeure couvert par une production
de cette peau, jusqu’à ce qu’il ait acquis son parfait
accroissement. Pendant tout ce temps, ce tubercule
est mou et cartilagineux : sous sa peau est un
véritable périoste sur lequel rampent des vaisseaux ^
souvent gros comme le petit doigt, qui pénètrenf
dans tous les sens la masse du cartilage. Celle-ci
s’ossifie petit à petit comme tout autre os ; elle
passe par les mêmes états qu’un os de foetus ou
d’enfant, et elle finit par devenir un os parfait.
Pendant ce temps le bourrelet de sa base entre
les dentelures duquel passent les vaisseaux, se développe
aussi. Ces dentelures , en grossissant, resserrent
les vaisseaux, et enfin les obstruent : alors
la peau et le périoste du bois se dessèchent meurent
et tombent ; et l ’os se retrouvant à nu , ne tarde
pas à tomber lui-mênfe pour renaître dé nouveau
et toujours plus considérable.
Les bois de cerf sont sujets à des maladies absolument
semblables'à celles des os ordinaires. On
en voit dans lesquels la matière calcaire s’est
extravasée , et a formé différentes exostoses • et
d’autres où elle s’est trouvée trop peu abondante
et qui sont restés poreux, légers et sans consistance.
*
Les coquilles sont des enveloppes d’une substance
calcaire, d’un tissu tantôt feuilleté, et tantôt aussi
dense et aussi dur que le marbre : elles servent
.d’enveloppe à un grand nombre d’animaux de la
classe des mollusques j et chacun sait que la variété
de leurs formes, les nuances plus ou moins
tranchées de leurs couleurs, et l ’éclat de leur nacre
en font un des plus beaux ornemens des cabinets
des curieux. L ’histoire naturelle fait suffisamment
«connoître leurs formes, et les rapports de ces formes
' avec les ordres et les genres des animaux qui les
habitent : il n’est question ici que de leur texture,
de leur accroissement, et de la manière dont elles
sont liées au reste du corps.
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