que l’on auroit pris d’organes régulateurs, et
que, pour faire une échelle générale de perfection
, il faudroit calculer l’effet résultant de chaque
combinaison $ ce qui n’est presque pas possible.
D ’un autre coté , ces nuances douces et insensibles
s’observent bien tant que l’on reste sous
les memes combinaisons des organes principaux,
tant que ces grands ressorts centraux restent les
mêmes. Tous les animaux chez lesquels cela a lieu
semblent formes sur un plan commun, qui sert de
base a toutes les petites modifications extérieures :
mais du moment où on passe à ceux qui ont d’autres
combinaisons principales , il n’y a plus de ressemblance
en rien , et on ne peut méconnoître l ’intervalle
ou le saut le plus marqué.
Quelque arrangement qu’on" donne aux animaux
à vertèbres et à ceux qui n’en ont point, on ne
parviendra jamais à placer à la fin de l ’une de
ces grandes classes , ni à la tête de l ’autre, deux
animaux qui se ressemblent assez pour servir de
lien entre elles.
A R T I C L E V.
Divisi&n des animaux d’après l ’ensemble de
leur organisation.
L ’anatomie comparée ayant pour but d’indiquer
les différences que présente chaque organe considère
dans tous les animaux, son exposition seroit
très-longue et très-embrouillée, si on étoit obligé
de nommer chaque fois tous les animaux dans
lesquels tels ou tels organes ©nt une structure uniforme.
Il seroit beaucoup plus commode d’en indiquer
la totalité sous un nom de classe ou de genre
qui les comprendroit tous : mais, pour que cela se
pût, il faudroit que tous les animaux qui composent
un genre ou une classe, eussent de la ressemblance
, non pas dans un organe seulement, mais
dans tous ; autrement on seroit obligé d’adopter des
classes et des genres nouveaux, et une nomencla-:
ture particulière , chaque fois que l ’on traiteroit
d’un nouvel organe , ce qui produirait une confusion
plus grande que celle qu’on vôuloit éviter.
C’est cependant ce qui arriverait, si on prenoit les
caractères de ses subdivisions des différens degrés
dans des organes et dans des modifications d’organes
choisis au hasard et arbitrairement. Pour
peu que l’organe qu’on auroit choisi se trouvât
être parmi les moins importans , parmi ceux qui
ont le moins d’influence sur l’ensemble, il n’y
auroit pas de raison pour que les autres organes
se ressemblassent dans tous les animaux ôù celui-là
se ressemblerait : ainsi on ne pourrait rien affirmer
touchant ces autres organes, qui convînt à toute
une des classes ou à tout un des genres d’animaux
que l’on auroit distingués par des caractères pris
dans cet organe peu important.
Supposons, par exemple, qu’on ait divisé les
animaux en volatiles, en terrestres et en aquatiques,