dont ils avoient besoin pour le genre de mouvement
qui leur avoit été assigné ; et elle les éloigne, comme
tout le reste de leur structure, des animaux à sang
froid, dans les os desquels les cavités quelconques
sont rares ou peu considérables.
Le périoste est une membrane blanche, forte,
qui adhère à toute la superficie des os, excepté
a leurs facettes articulaires : on lui donne le nom
de périchondre, lorsqu’il 11e recouvre que des cartilages.
Cette membrane a beaucoup de vaisseaux ;
c’est par elle que passent ceuxcqui portent le sang
aux cartilages et aux os. On sait que la gélatine est
contenue en nature dans le sang, et qu’elle fait une
assez forte partie du sérum , ou de la portion de
ce fluide qui demeure liquide lors de la formation
du caillot. On sait egalement qu’il y a du phosphate
de chaux dans le sang, et sur-tout que le lait, nourriture
naturelle de l’homme et de plusieurs animaux
a l’époque où leur ossification est la plus
active, contient beaucoup de cette substance. Ainsi
on conçoit aisément d’où les os tirent leur nourriture
j mais on n’est pas d’accord sur la manière
dont le phosphate calcaire s’y dépose : les uns pensent
qu’il transsude des parois des artères ; d’autres,
qu’il traverse simplement leurs extrémités ouvertes j
d’autres enfin, que les artères s’ossifient elles-mêmes.
Il seroit peut-être plus probable qu’il se combine
avec la gélatine du cartilage, et que cette combinaison
a lieu sur-tout à l’époque où l’abondance du
phosphate est plus considérable dans le sang par
liS
3e genre de nourriture que prend l’animal, ou par
la disposition générale des organes qui agissent
dans la formation de son sang. On ne sait que trop
qu’il y a des maladies dans lesquelles le phasphate
calcaire se trouve enlevé aux os par des affinités
plus puissantes ; et d’autres où sa trop grande abondance
porte la rigidité dans des organes auxquels
elle est nuisible, ou produit des excroissances plus
ou moins monstrueuses. Sa mauvaise proportion
dans le corps vivant y cause les maladies, les plus
douloureuses et les plus incommodes.
Parmi les phénomènes les plus singuliers de
l’ostéogénie, ou du développement de la substance
osseuse , l ’anatomie comparée nous présente surtout
la formation du bois du cerf.
Ce bois, dans son état parfait, est un véritable
os, et par son tissu , et par ses élémens : sa partie
extérieure est dure , compacte, fibreuse ; l ’interne
est spongieuse, très-solide, sans grands vuides, sans
cavité médullaire , et sans sinus. On sait assez quelles
sont ses formes extérieures, soit dans les différentes
espèces, telles que Y élan, le renne , le daim, le
cerf, le chevreuil, etc., soit aux différons âges
d’une mêrrie espèce. Ces objets appartiennent à
l ’histoire naturelle proprement dite. Sa base adhère
^et fait corps avec l ’os frontal, de manière qu’à certaines
époques on ne pourroit point déterminer dans
leur tissu intérieur de limite entre l ’un et l’autre :
mais la peau qui recouvre le front ne va point au-
delà ; un bourrelet osseux et dentelé l ’arrête -, et il
. i. H