il en a suivi plusieurs d’après des vues qui lui
étoient propres , et que lui suggeroient ses
connoissances étendues en histoire naturelle
et en physiologie ; et je dois a sa perspicacité
un multitude d’observations piquantes et de
faits curieux qui m’auroient échappé.
Je dois aussi beaucoup à la complaisance
du citoyen Rousseau , votre aide - anatomiste
au Muséum d’histoire naturelle. Cet homme
aussi modeste qu1 infatigable méritera la re-
connoissance de tous les anatomistes par les
travaux pénibles qu il a executes , sous vos ordres
, pour la restauration et l ’augmentation
de la collection d’anatomie $ et il m auroit ete
impossible sans lui de rendre mes leçons dignes
de paraître en public.
On concevra aisément la nécessite d’un tel
secours , si on réfléchit combien les dissections
ont besoin d’être multipliées pour un ouvrage
du genre de celui-ci , et combien sont
rares les occasions de faire celles de certaines
espèces. Celui qui ne décrit que le corps humain
, travaille tranquillement sur un objet
dont il ne lui reste que quelques parcelles à
découvrir , et qu’il peut retrouver chaque fois
qu’il veut vérifier ou corriger ses observations.
Celui qui s’occupe des animaux, lorsqu’il trouve
l’occasion d’en disséquer un qui ne l ’a point
é té , est obligé de tout décrire ; si l’espèce est
Lettre ci J. C. Mertrud.
rare , s’il n’a pas l ’espoir de la voir plus d’une
fois, ni de rien rectifier , il faut qu’il mette
plus d’exactitude dans ses recherches, en même
temps qu’il en doit faire un plus grand nombre
j il faut alors passer les jours et les nuits
dans un travail aussi mal-sain que fatigant.
Aussi la partie purement mécanique des études
nécessaires à celui qui se livre à l ’anatomie
comparée, est-elle si pénible qu’il seroit impossible
à un seul homme d’y suffire , s’il n ’étoit
secondé par des amis aussi zélés que lui.
Ils m’ont été d’autant plus nécessaires ,
que mes leçons , ainsi que les lecteurs s’en
appercevront aisément , sont par-tout fondées
sur l’observation et q u e , hors quelques
faits sur lesquels j ’ai soigneusement allégué
mes autorités , j ’ai vu par moi-même tout
ce que j’avance. C’est ce qui a rendu peu nécessaire
, dans l ’abrégé actuel , les citations
multipliées que je ne négligerai cependant point
dans mon grand ouvrage $ car je reconnois
qu’il est juste de consacrer la mémoire des premiers
observateurs d’un fait utile. Ainsi dans
les endroits où je ne cite personne , je ne prétends
nullement être regardé comme inventeur,
mais je crois devoir être considéré comme
un autorité à ajouter à celles qui peuvent déjà
exister sur les mêmes faits.
A u reste, ce défaut de citations dans les choses