ont beaucoup moins de moyens de changer leur
hauteur dans Peau. La plupart restent au fond,
à moins que la disposition de leur corps ne leur
permette de frapper l ’eau de haut en bas avec
beaucoup de force : c'est ce que font les raies avec
leurs vastes nageoires pectorales, qui portent avec
raison le nom d’ailes, puisque le moyen que ces
poissons employent pour s’élever, est absolument
le même que celui des oiseaux.
Les pleuronectes frappent l’eau de haut en bas
avec les côtés de leur corps, parce qu’ils ne nagent
pas comme les autres poissons le dos en haut et le
ventre en bas, mais dans une position très-oblique,
à laquelle ils sont aussi forcés par la position de
leurs yeux, qui sont tous les deux du même côté.
Ces raies et ces pîeuronectes ne pouvant commodément
frapper l’eau à droite et à gauche , sont
obligés, pour conserver au total une direction horizontale,
de faire une suite de sauts, c’est à-dire,
de frapper plus fortement avec leur queue vers le
bas j ce qui les élève un peu : et ce mouvement,
en se combinant avec la pesanteur , les' ramène
par une courbe près de la ligne horizontale, d’où
ils repartent par un nouveau saut, comme nous
l ’expliquerons plus au long en parlant du vol des
oiseaux.
C’est aussi le même moyen qu’employent les
cétacés, dont le corps est d’ailleurs aussi parfaitement
organisé pour la natation que celui des poissons,
dont ils diffèrent cependant en ce points que
les principaux efforts de leur queue sont dirigés
dans le sens vertical. La vessie natatoire est suppléée
chez eux par les poumons, qu’ils peuvent
comprimer et relâcher au moyen des muscles intercostaux
et du diaphragme.
Les nageoires pectorales et ventrales neparoissent
pas être d’un grand usage dans le mouvement
progressif des poissons ; mais ils s’en servent pour
se tenir en équilibre et en repos, en les étendant
chaque fois qu’il faut corriger une vacillation. Ils
les employent aussi pour les légères inflexions dé
leur mouvement progressif, et pour s’empêcher de
tomber sur le côté en nageant. Cependant ceux
qui les ont très-grandes en font sans doute un
usage plus efficace : mais on n’a point d’observations
assez exactes sur cet objet.
Il y a plusieurs classes d’animaux qui nagent â la
manière des poissons, c’est-à-dire par les inflexions
de leur corps. Tels sont les serpens et les larves
d’insectes à corps alongé et sans nageoires , comme
celles des dytisques, des hydrophiles , des éphémères
, des tipules aquatiques , des cousins, etc.
Mais les quadrupèdes, les o i s e a u x aquatiques,
les quadrupèdes ovipares et les crustacés nagent
au moyen de leurs pieds, qui sont pour eux ce
que les rames sont pour un bateau.
La rame, dans son état tranquille, fait avec le
bateau deux angles ; un en avant et un en
arrière , qui peuvent être égaux ou différens. Le
batelier meut cette rame de manière à r e n d r e l ’angle