5o4 VIIe L e ç o n . D e s mouvemens.
sens contraire de l ’extension , produirait de h
part du fluide une résistance égale en sens contraire
, qui anéantirait le mouvement, si les surfaces
etoient restées les mêmes ; mais alors les
nageoires du dos et de l ’anus sont couchées contre
le corps. Celle de la queue est serrée et rétrécie :
d’ailleurs ce ployement se fait avec beaucoup plus
de lenteur que le développement, qui est subit
et violent. C’est après avoir passé par la ligne
droite que la queue se reploye une seconde fois.
Elle se fléchit alors précisément enXens contraire j
et 1 impulsion qui en résulte ayant une obliquité
égale, mais opposée à celle qui a résulté du premier
coup, la direction du corps reste droite.
C’est en frappant plus fort dans un sens que
dans l ’autre que le poisson se dirige à droite ou
à gauche, et qu’il tourne horizontalement.
Quant à ses mouvemens en haut et en bas , ils
paroissent dépendre, dans la plupart des poissons ,
de leur vessie natatoire. Nous décrirons la forme,
les connexions et la structure intime de cet
organe important, lorsque nous traiterons des sécrétions.
Ici, ou nous ne considérons que son usage
dans le mouvement progressif : il nous suffit de
dire que c est une vessie plus ou moins grande ,
tantôt simple, tantôt double, mais dont alors les
deux parties communiquent ensemble par un canal
étroit , qui est situe dans l’abdomen des poissons,
tout contre l ’épine du dos. Il y a le plus souvent
un conduit qui mène de cette vessie dans l’oeso-
1 pliage, ou dans l’estomac ; mais il paraît que ce
H conduit ne laisse passer Fair contenu dans la vessie ,
m qu’autant que l’animal y consent. Cet air est pro-
I doit, du moins je crois pouvoir le prouver dans
le chapitre déjà annoncé , par le moyen de cer- 1 tains organes qui le séparent de la masse du sang,
§ et dans un poisson bien portant, il tient toujours
§ la vessie distendue.
Lorsque l’on crève la vessie natatoire, le poisson
ne peut plus s’élever dans l’eau, et il se tient toujours
couché sur le dos. Il en résulte que cette vessie
| donne au dos la légèreté convenable pour qu’il
| demeure en haut, et que dans son état de plus
‘ grande extension, elle rend le corps entier du
poisson assez léger pour s’élever dans l’eau. Il y
a même des poissons dans lesquels la chaleur la
dilate tellement, que lorsqu’ils sont restés quelque
temps à la surface de l’eau à un soleil ardent,
ils ne peuvent plus la comprimer assez pour redescendre
. Mais , dans l ’état ordinaire, le poisson la
comprime précisément au degré qu’il faut pour
etre en équilibre avec l ’eau, lorsqu’il veut demeurer
dans un plan horizontal ; il la comprime encore
davantage lorsqu’il veut s’enfoncer.
Cette compression a lieu au moyen des muscles
latéraux du corps, qui tendent à rétrécir cette vessie
en l’alongeànt. Alors, sous une surface égale elle
renferme moins de capacité, puisqu’elle s’éloigne
davantage de la forme sphérique.
Les poissons qui n’ont point de vessie natatoire