susceptible de se conserver long-temps : il ne faut
pas que la vélocité avec laquelle plusieurs d’entre
eux nagent , fasse illusion à cet égard, parce que ,
se trouvant dans un élément aussi pesant qu’eux,
ils n’ont aucune force à employer pour se soutenir.
Au reste, si leur respiration a le même résultat
que celle des reptiles , c’est par d’autres moyens
qu’elle l ’obtient. Leur circulation est double , à la
vérité, comme dans les animaux à sang chaud ;
mais comme il n’y a que l’air mêlé à l’eau qui
agisse sur leur sang , le peu d’activité de l’élément
a besoin d’être compensé par lé prompt retour
des molécules du sang dans l’organe pulmonaire
: et nous trouvons encore ici un nouveau
rapport entre les modifications des organes respiratoires
et de ceux de la circulation $ c’est que les
animaux, de quelque classe qu’ils soient, qui respirent
par des branchies et par l ’intermède de
l ’eau , ont tous la circulation double, tandis que
parmi ceux qui respirent l’air lui-même, il y en
a plusieurs qui l ’ont simple , savoir ceux qui n’a-
voient pas besoin d’une irritabilité excessive :
mais il paroît qu’un degré au-dessous auroit été
insuffisant à l’entretien de la force musculaire, et
que la réunion de ces deux modes qui affoiblissent
l’un et l’autre l’effet de la respiration, auroit
empêché le renouvellement de l ’énergie de la
fibre.
Le système nerveux a aussi des rapports avec
la respiration , relativement aux variétés qu’on
observe dans l’une et l’autre de ces fonctions. Les
sens extérieurs sont beaucoup moins énergiques,
et le cerveau beaucoup moins grand , dans les
animaux à sang froid, où il n’occupe qu’une petite
partie du crâne , que dans ceux à sang chaud,.
où il en remplit toute la cavité. C’est sans doute
le peu de mobilité de la fibre qui exigeoit ce peu
d’activité dans les organes qui la mettent en jeu$
des sensations vives et des passions fortes au-
roient épuisé trop vite les forces musculaires : et
voilà comment les modifications des organes des
sens se trouvent liées médiatement à celles des
organes de la respiration.
Mais quelle est la cause secrète qui fait que , dans
tous les animaux qui respirent par des organes séparés
, les masses médullaires sont en petit nombre ,
et rassemblées dans le crâne , ou du moins écartées
de la moelle épinière , tandis que, dans ceux qui
respirent par des trachées, des ganglions presque
égaux sont répartis sur toute la longueur de ce
cordon? Et pourquoi ne trouve-t-on jamais de système
nerveux apparent dans les animaux qui n’ont
point d’organes particulièrement destinés à la respiration?
Ces deux rapports rentrent dans la classe
de ceux dont les causes nous sont inconnues.
La digestion elle-même n’est pas exempte de rapport
avec la respiration : celle-ci étant une des fonctions
qui consomment et expulsent avec le plus de
rapidité les substances dont notre corps est composé,.
B, 3