qualités d’un organe du premier rang , ne sont pas
également propres à fournir des caractères pour les
classes supérieures ; ce sont seulement celles de ces
formes et de ces qualités qui modifient d’une manière
importante la fonction à laquelle cet organe
est affecté , celles qui lui donnent, pour ainsi dire,
une autre direction et d’autres résultats. Toutes les
autres considérations auxquelles un organe, de
quelque rang qu’il soit, peut donneç lieu, ne sont
d’aucune importance "tant qu’elles n’influent pas
directement sur les fonctions qu’il exerce. C’est ce
qui a égaré quelques naturalistes, qui ont cru que
tout étoit important dans un organe important ,
et qui ont bouleversé sans raison des divisions bien
faites. Au reste, ce n’est pas ici le lieu de nous
appesantir sur ces principes, et encore moins de les
appliquer : la formation des méthodes est l’objet de
l ’histoire naturelle proprement dite ; l ’anatomie les
reçoit, pour ainsi dire, toutes faites. C’est d’elles
qu’elle prend ses premières directions : mais elle
ne tarde pas à leur rendre la lumière qu’elle en a
reçue d’abord ; elle est même la plus forte épreuve
de leur bonté ; et c’est en appliquant une méthode
d’histoire naturelle à l’anatomie comparée, qu’on
est bientôt en état de reconnoitre si elle s’écarte
ou non de la marche de la nature.
Nous allons donc porter nos regards sur l’ensemble
du règne animal, et reconnoitre ce que les
familles des divers rangs qui le partagent , ont
chacune de commun dans leur organisation. Cette
Art. V. Division des animaux. 65
revue générale nous est encore nécessaire pour une
autre fin : dans les descriptions que nous ferons
dans la suite de ce cours , des différons organes et de
leurs conformations variées', nous serons à chaque
instant obligés de citer les divers genres et les
diverses familles d’animaux ; il faut donc que nous
en ayons au moins une connoissance sommaire ,
et c’est ce que nous procurera l’examen que nous
allons en faire.
Le règne animal entier se divise d’abord en deux
grandes familles : celle des animaux à vertèbres
et à sang rouge, et celle des animaux sans vertèbres
, qui ont presque tous le sang blanc.
Les premiers ont toujours un squelette intérieur
articulé , dont le principal soutien est la colonne
vertébrale, qui porte la tête à son extrémité antérieure
, et dans le canal de laquelle est renfermé
le faisceau commun des nerfs 5 son extrémité postérieure
se prolonge le plus souvent pour former la
queue ; les côtes, qui manquent rarement, s’attachent
aux deux côtés de cette colonne. Il n’y a jamais
plus de quatre membres, dont il peut manquer
cependant une paire , quelquefois même les deux.
Le cerveau est toujours renfermé dans une cavité
osseuse particulière de la tête, nommée le crâne.
Les nerfs de l’épine contribuent tous , par des filets,
à la formation d’un cordon nerveux, qui lire son
origine de quelques-uns des nerfs du crâne, et qui
se distribue à la plupart des viscères.
Les sens sont toujours au nombre de cinq. Il y a
1 . je