xviij Lettre d J. C. MertruâX
possible pour éviter ces deux écueils, et qu’en
m’efforçant'd’ observer toujours la nature, je n’ai
point voulu marcher sans guide , et que j ’ai
étudié ceux qui pouvoient m’indiquer des sentiers
nouveaux ou utiles.
Je crois avoir employé les principales découvertes
des auteurs modernes qui ont traité
l ’anatomie d’une manière physiologique. Les
Stenon, les Swammerdam, les Collins, les Du-
v e rn e y , les P e tit, les Lyonnet, les Haller ,
les Monro , les Hunter , les Geoffroy , les
Vicq-d’A z y r , les Camper, les Blumenbach, les
Scarpa , les Comparetti , les Kielmeyer , les
Poli, lesHarwood ,les Barthez, m’ont fourni les
données d’où je suis parti ; et quoique j’aie revu
par moi-même une grande partie de ces données
, ce n’est pas moins à ces hommes célèbres
que la gloire en est due, puisque, sans leurs écrits,
le plus grand nombre des faits consignés dans cet
ouvrage me seroient échappés.
Je dois aussi reconnoître les services que m’ont
rendus les naturalistes les plus récens. Depuis
que l ’histoire naturelle prend enfin la nature pour
base de ses distributions, ses rapports avec l ’anatomie
sont devenus plus intimes ; l’une de ces
sciences ne peut faire un pas sans que l ’autre
en profite. Les rapprochemens que la première
établit indiquent souvent à l’autre les recherches
qu’elle doit faire. Aussi, sans parler de Daubenton
Lettre à J. C. Wertrud. XIX
et de Pallas, egalement placés au premier rang
dans l ’une comme dans l ’autre science, je suis
redevable de beaucoup de vues, et sur-tout de
plus de régularité dans ma marche, aux nouveaux
zoologistes , parmi lesquels je dois surtout
nommer Ray, Klèin, L inn é, Buffon, Lacé-
pède, Lamarck, Bloch, Fabricius, Latreiile, et
tous ceux qui ont tente par différentes voies dé
s approcher de cette méthode naturelle unique ,
qui doit faire le but de tous les efforts des naturalistes
quoiqu’elle soit peut-être la pierre philosophale
de leur art.
Quelques-uns de ce^lêmmes célèbres m’honorant
de leur amitié, je n’ai pas moins profite
de leurs conversations que de leurs écrits j
et plusieurs de mes idées ont pris leur source
dans les leurs, dont je me suis tellement nourri,
que j aurois souvent peine à reconnoître ce que
je dois plus particulièrement à chacun d’eux.
J ai cherché à me rapprocher un peu plus
de cette méthode naturelle, dans les tableaux
qui sont dans ce volume , que je n e l’avois fait
dans mes élémens de zoologie : et je crois
avoir fait • dans la distribution des animaux
plusieurs changemens avantageux, dont je dois
aussi une partie aux recherches des hommes
que je viens de nommer ; ainsi on reconnoîtra
sans peine que j’ai profité du travail du citoyen
Lacepède sür les oiseaux et sur les mammifères,
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