510 [VIIe. Leçon. D e s mouvemens.
A R T I C L E VI .
D u v o l.
Lorsqu’un oiseau veut voler , il commence
d’abord par s’élancer dans l ’air , soit en sautant
de terre, soit en se précipitant de quelque hauteur.
Pendant ce temps-là, il élève l’humérus, et
avec lui toute l’a ile , encore ployée ; il la déployé
ensuite dans un sens horizontal, en étendant l’avant-
bras et la main : l’aile ayant acquis ainsi toute
l ’étendue de surface dont elle est susceptible ,
l ’oiseau l ’abaisse subitement, c’est-à-dire qu’il lui
fait faire, avec le plan vertical de son corps, un
angle plus ouvert par en haut, et plus aigu par
en bas. La résistance de l’air à admettre ce mouvement
qui lui est subitement imprimé, reporte
une partie de l’effort vers le corps de l ’oiseau,
qui est mis en mouvement de la même manière
que dans tous les autres sauts. Une fois l’impulsion
donnée, l ’oiseau serre l ’aile , en reployant
les articulations, et ilia relève pour donner ensuite
un second coup.
La vitesse que l’oiseau acquiert ainsi pour monter
, est graduellement diminuée par l’effet de la
pesanteur, comme celle de tout autre projectile,
et il arrive un instant où cette vitesse est nulle ,
et où l ’oiseau ne tend ni à monter ni à descendre.
S’il prend précisément cet instant pour donner un
n o u v e a u coup d’aile , il acquerra une nouvelle
vitesse ascendante, qui le portera aussi loin que
la première, et en continuant ainsi il montera d’une
manière uniforme.
S’il donne le second coup d’aile avant d’arriver
au point où la vitesse acquise par le premier est
anéantie, il ajoutera la nouvelle vitesse à celle
qu’il avoit encore, et en continuant ainsi il montera
d’un mouvement accéléré.
S’il ne vibre pas à l’instant où sa vitesse ascendante
est anéantie , il commencera à redescendre
i avec une vitesse accélérée. S’il se laissoit retomber
jusqu’à la hauteur du point de départ, il ne pourrait
remonter aussi haut que la première fois, à
moins d’une vibration d’ailes beaucoup plus forte ;
mais en saisissant dans sa chute un point te l, que
la vitesse acquise pour descendre , et le moindre
espace qu’il y a à redescendre, se compensent réciproquement
, il pourra, par une suite de vibrations
égales, se maintenir toujours à la même hauteur.
S’il veut descendre, il n’a qu’à répéter moins
souvent ses vibrations, ou même les supprimer
tout-à-fait. Dans ce dernier cas , il tombe avec
toute l’accélération des graves : c’est ce qu’on
nomme fondre ou descente foudroyante.
L ’oiseau qui descend ainsi peut retarder subitement
sa chute en étendant ses ailes , à cause de la
résistance do l’air qui augmenLe comme le carré
de la vitesse ; et il peut, en y ajoutant quelques
vibrations, se mettre de nouveau en état de s’élever.
Ç’est ce qu’on nomme une ressource.