ia 4 IIe L eçon. Des organes du mouvement.
toujours articulés de la même manière dans tous les
animaux, mais encore il y en a qui , ne se touchant
meme pas dans la plupart , s’articulent ou
s’engrènent les uns avec les- autres dans quelques
espèces : il y a même des animaux dans lesquels
on observe des espèces d’articulations particulières
qui n’existent point dans les autres.
On nomme suture une sorte d’articulation sans
mouvement, ou de synarthrose, qui a lieu lorsque
deux os plats se touchent par leurs bords sans
intermediaire : elle est dentée , lorsque ces bords
ont des dents qui engrènent les unes dans les autres ;
harmonique , lorsqu’ils se touchent simplement $
et écailleuse, lorsque le bord aminci de l ’un recouvre
celui de l ’autre. Les os du crâne et de la
iace de 1 homme présentent des exemples de ces
diverses sortes de sutures : ce sont même les seuls
qui soient unis de cette façon dans le corps humain $
mais on en trouve d’autres exemples dans les animaux.
Les côtes de la tortue sont extrêmement
élargies, et s’engrènent entre elles et avec les vertèbres
du dos pour former le test. Ges sutures en
ont même imposé à plusieurs naturalistes , qui ont
pris des fossiles de tortue pour des fragmens de
crânes humains. Les pièces du sternum de la tortue,
ou plutôt de son plastron , sont aussi unies entre
elles par des sutures dentees. Il en est de même de
plusieurs des os qui forment la ceinture osseuse à
laquelle sont attachées les nageoires pectorales des
poissons, L ’union inférieure et mitoyenne est une
suture dentée très-parfaite dans les silures , et dans
quelques autres genres applatis horizontalement
par-devant.
Les unions des os de la tête des mammifères sont
à peu près semblables à ce qu’on observe dans
celle de l’homme , et les unes et les autres dis-
paroissent avec l’âge par les progrès de l ’ossification.
Les os de la tête des oiseaux et des poissons
s’unissent presque tous par des sutures harmoniques
et écailleuses , et ils paroissent se souder
ensemble avec plus de promptitude que ceux des
quadrupèdes.
On remarque * dans les parties latérales de la
tête des poissons , et dans les couvercles de leurs
branchies , une espèce particulière d’articulation ,
qui ressemble à . la suture écailleuse , en ce qu’elle
consiste dans le recouvrement des bords amincis
de deux os plats mais qui en diffère , parce qu’elle
permet un mouvement plus ou moins étendu , par
lequel ces os peuvent se ployer ou glisser l ’un sur
l ’autre.
La gomphose est une seconde espèce d’articulation
sans mouvement, dans laquelle un os entre
comme un pivot dans une fosse d’un autre os , où
il est contenu comme un arbre l’est dans la terre
par sa racine. Les dents en sont le seul exemple dans
l ’homme et dans les quadrupèdes. Le poisson scie
en olfre un second dans les crochets qui sont enfoncés
aux deux côtés de son long museau , et qui
lui ont donné le nom qu’il porte.