Il a un appendice triangulaire qui peut, se recourber,
saisir de sa pointe la matière gluthieuse
qüi forme les fils, et la tirer en longueur. Mais
c’est le pied de la moule de mer ( niytilus edulis)
qui est le mieux organisé de tous. Il ressemble à
une petite langue marquée d’un sillon longitudinal,
susceptible de s’alonger beaucoup en se rétrécissant
, et de se raccourcir jusqu’à avoir la forme
d’un coeur. Cinq muscles de chaque côté meuvent
cet organe. Deux viennent des extrémités de la
coquille, auprès de ceux qui servent à la fermer.
Les trois autres viennent de son fond et du creux
des nates. Tous entrent dans le pied , et s’y entrelacent
avec ses fibres propres , comme les muscles
extrinsèques de la langue de 1 homme se joignent
au lingual. La totalité de l’organe est enveloppée
d’une gaine formée de fibres transversales
et circulaires, d’une couleur pourpre obscure.
Ce pied sert également à filer et à ramper. Ce
dernier office se remplit comme dans tous les
bivalves ; le premier se fait en saisissant par la
pointe le gluten que fournit une glande située sous
sa base , et en le tirant en longueur dans le sillon
décrit plus haut.
Nous ferons connoître ailleurs la glande qui secrète
cette humeur propre à former le fil.
A R T I C L E I V .
Organes du mouvement des crustacés. LJ
Le système musculaire des crustacés se borne aux
mouvemens des pattes, de la queue et des fausses
pattes ; car dans cet ordre il n’y a point de muscles
pour mouvoir la tête sur le corselet, puisque ces
deux pièces sont soudées ensemble. Les antennes ,
les mandibules et les palpes ont à la vérité des mus cles
particuliers ; mais nous ne les ferons connoîtr©
qü’en traitant des divers organes auxquels ils appartiennent.
I. De la queue.
La queue est une partie principale du corps pour
le plus grand nombre des crustacés. C’est un membre
très-fort et très-mobile dont ils se servent avec
beaucoup d’avantage tant pour sauter que pour nager.
i°. Parties solides de la queue.
Dans plusieurs monocles la queue est formée
par de longs filets, qui dans le polyphemus sont
solides et mobiles sur leur base seulement.
Les crabes ont la queue courte , applatie , et- se
reployant sous le corps dans un enfoncement placé
entre les pattes.
Les pagures ou bernards- Vhermite ont une
queue molle sans écailles, qu’ils ont l’habitude d’introduire
dans une coquille vuide ou dans la cavité
fortuite de quelque pierre.
C’est dans les écrevisses proprement dites, que
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