et on borne ordinairement ce nom à ceux de ces
changemens qui se font dans les diverses espèces
de glandes, c’est-a-dire dans les corps plus ou
moins épais, dans lesquels les vaisseaux sanguins
se subdivisent à l ’infini pour laisser transsuder de
leurs extrémités l’humeur que la glande doit séparer
du sang. Mais l’économie animale nous présente
une foule d’autres transformations ou séparations
d’humeurs qui méritent également ce nom.
On ne peut guère concevoir que les nerfs agissent
sur les fibres musculaires , sans qu’il arrive
un changement chymique dans la nature d’un
fluide qui seroit contenu dans les uns par l’accession
de celui qu’y transmettroient les autres , ni
que les objets extérieurs agissent sur les nerfs autrement
qu’en produisant un changement du même
genre : ce fluide , contenu dans le système nerveux
, aura dû être séparé du sang par le cervèau,
et en général par tout l’organe médullaire, Le
sang lui-même n’arrive à son état parfait qu’a-
près avoir laissé une multitude de substances
se séparer de lui dans les poumons, les reins ,
le foie, etc., et en avoir reçu d’autres qui elles-
mêmes avoient été séparées de la masse alimentaire
par les vaisseaux lactés. Cette masse ne devient
propre à fournir le chyle qu’après avoir à
son tour reçu du sang des liqueurs diverses qui
en ont été séparées par plusieurs organes, et le
sang ne nourrit les parties qu’il arrose que par les
molécules qui se séparent de sa masse , dans le
même temps que d’autres molécules se séparent
des parties pour retourner à la masse du sang par
les vaisseaux lymphatiques.
En un mot, toutes les fonctions animales parois-
sent se réduire à des transformations de fluides ;
et c’est dans la manière dont ces transformations
s’opèrent, que gît le véritable .secret de cette admirable
économie , comme c’est dans leur bon état
| et leur marche régulière que consiste la santé.
Si nous n’appercevons pas d’une manière aussi
1 nette ce genre de changement, lorsque les germes
1 d’individus nouveaux se développent sur ou dans
Ile corps de leurs mères , on le retrouve du moins
dans la manière dont se prépare la liqueur du
mâle, qui, dans les espèces où l’accouplement est
nécessaire , excite ou occasionne ce développement
par sa présence ; et comme ce développement lui-
■ m même se fait de la même manière que l’accroissei
inent ordinaire , il rentre dans la règle générale.
Ces organes de la génération , les seuls dont il
nous reste à parler , sont ceux qui préparent la
liqueur prolifique et la portent sur les germes, et
ceux qui doivent contenir et protéger les germes
I pendant les premiers temps de leur développement.
I Les premiers constituent le sexe masculin, et les
.. seconds le féminin.
Les testicules sont les glandes qui séparent la
| liqueur séminale ; plusieurs autres glandes préparent
des humeurs qui doivent s’y mêler. La verge
! est traversée par le canal de la semence : elle se
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