force vers toutes les parties c’est toujours du.
coeur qu’il y arrive , et il retourne toujours au
coeur avant d’y revenir. Il pouvoit donc être exposé
dès sa source à l ’action de l ’air : et en effet,
avant de se rendre par l ’aorte et ses rameaux
aux parties qu’il doit nourrir, il commence par
faire un tour dans les poumons ou dans les branchies
pour y subir cette action. Mais il n’en étoit
pas de même dans les animaux qui , comme les
insectes , n’ont ni coeur ni vaisseaux : leur fluide
nourricier n’a point de mouvement régulier , il ne
part point d’une source commune, et il n’étoit
pas possible que sa préparation s’opérât dans un
organe séparé avant qu’il se distribuât dans le
reste du corps, puisque, sorti comme une rosée
des pores du canal intestinal, il baigne continuellement
toutes les parties., et qu’elles y puisent
sans cesse les molécules qui doivent s’interposer
entre celles qui les constituent déjà. L ’action de
l ’air ne pouvoit donc s’exercer qu’au lieu et au
moment même de cette interposition ; et c’est ce
qui arrive très-parfaitement par la disposition des
trachées , n’y ayant aucun point solide du corps
des insectes où les fines ramifications de ces vaisseaux
aériens n’aboutissent et où l’air n’aille immédiatement
exercer son action chymique. Comme
nous voyons clairement les causes de ce rapport
entre les organes de ces deux fonctions , nous
.sommes autorisés à présumer que d’autres rapports
également constans qui existent entre elles,
Art. IV. Rapports des organes. 4q
sont aussi fondés sur quelques causes du même
t j genre, quoiqu’elles ne soient pas aussi évidentes
pour nous.
C’est ainsi que parmi les animaux qui ont des
vaisseaux, et qui jouissent d’une double circulation
, ceux qui respirent l’air immédiatement en
le recevant dans les cellules de leurs poumons,
Iont toujours les deux troncs de leurs artères rap-, prochés , et armés de ventricules musculaires unis
en une seule masse, tandis que ceux qui ne respirent
que par l ’intermède de l’eau qu’ils font
passer entre les feuillets de leurs branchies , ont
toujours ces deux troncs séparés, soit que l’un et
l’autre soit pourvu de ventricules, comme dans
les sèches, soit qu’il n’y en ait qu’à l’un des deux
seulement, comme dans les poissons et les molli
lusques.
On apperçoit un peu mieux la raison des rapports
qui lient l’étendue et le mede de la respiration
aux diverses espèces de mouvemens généraux
dont chaque animal est susceptible , et qui
font que l ’air leur est d’autant plus nécessaire,
que leur manière de se mouvoir les met à même
de s’en procurer davantage , ou, ce qui revient au
même , que ceux qui peuvent le plus aisément
chercher l ’air pur sont précisément ceux qui ont
le plus de besoin de le respirer.
Les expériences modernes ont montré qu’un
des principaux usages de la respiration est de
ranimer la force musculaire , en rendant à la fibre
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