i6 Iere L eçon. Économie animale.
veineux redevient propre à la nutrition., ou, en
un seul mot, redevient du sang artériel.1
C’est par des vaisseaux particuliers , nommés
lymphatiques y que le sang veineux reçoit les
substances que la peau et le canal alimentaire lui
fournissent 5 c’est aussi par eux qu’il reçoit Je< résidu
même de la nutrition, et les molécules qui
se détachent des différentes parties, pour être transmises
hors du corps par les différens couloirs.
Quant aux poumons, l’air qui y pénètre opère
sur le sang veineux une espèce de combustion,
dont il paroît que tous les corps organisés ont
besoin pour vivre 5 car elle a lieu dans tous, quoique
de manières fort différentes. Les végétaux et les
animaux qui n’ont point de circulation? respirent
( c’est le nom que porte cette action de l’air sur le
fluide nourricier) par toute leur surface, ou par
des vaisseaux qui introduisent l ’air dans les divers
points de l’intérieur de leur corps. Il n’y a que
eeux qui ont une circulation véritable, qui respirent
par un organe particulier, parce que le sang
venant chez eux d’une source commune qui est
le coeur , et y retournant sans cesse, les vaisseaux
qui le contiennent ont pu être tellement disposés,
qu’il ne se rendît aux autres parties qu’après
avoir passé par le poumon ; ce qui ne pouvoit avoir
lieu dans ceux où ce fluide est répandu par-tout
d’une manière uniforme , sans être contenu dans
des vaisseaux.
Ainsi la respiration pulmonaire ou branchiale
A rt. I. Fonctions organiques.
est une fonction d’un troisième ordre, dont l ’existence
dépend de celle de la circulation, et qui est
une suite éloignée des facultés qui caractérisent
les animaux.
Il n’est pas jusqu’à la génération dont le mode
dans les animaux ne soit dépendant de leurs facultés
particulières, du moins pour ce qui concerne la
fécondation des germes 5 ear la faculté qu’ils ont
de se mouvoir et de se porter l’un vers l’autre,
de desirer et de sentir , a permis de leur accorder
toutes les jouissances de l’amour : et quant à la partie
purement mécanique, leur fluide spermatique
a pu rester à nud , et être porté immédiatement
sur les germes ; tandis que dans les végétaux, qui
n’ont par eux-mêmes aucun moyen de lancer ce
fluide, il a fallu qu il fut renfermé dans de petites
capsules , susceptibles d’être transportées par
les vents, et qui forment ce qu’on nomme la poussière
des étamines. Ainsi, pendant que, pour la
plupart des autres fonctions, les animaux ont reçu
des appareils plus compliqués, à cause des facultés
qui leur sont particulières, ces mêmes facultés
ont permis que celle-ci s’exerçât chez eux
dune manière plus simple que dans les végétaux.
Ces exemples montrent combien les seules fa-
' cultes de sentir et de se mouvoir, que les animaux
ont reçues de plus que les végétaux , ont d’in-
uence sur les organes de toutes celles qui sont
communes à ces deux sortes d’êtres. La comparaison
que nous ferons dans la suite des divers
1. B