ï eTe L eçon. Économie animale.
est garnie de papilles spongieuses qui s’imbibent
des liqueurs savoureuses qu’elle doit goûter.
C’est par «es moyens que nous avons le sentiment
des choses qui se passent autour de nous r
mais le système nerveux nous procure aussi celui
d’un grand nombre de celles qui se passent en
nous ; et indépendamment des douleurs internes
qui nous avertissent de quelque désordre dans notre
organisation, et de l’état désagréable où nous mettent
la faim , la soif et la fatigue , c’est par lui que
nous ressentons les angoisses de la crainte, les
émotions de la pitié, les désirs de l’amour. Ces
dernières sortes de sensations semblent être plutôt
les effets de la réaction du système nerveux
que d’impressions immédiates $ et comme à la vue
d’un danger imminent nous nous écartons sans
que la volonté paroisse avoir eu le temps d’intervenir
, elle ne paroît de même entrer pour rien
dans le transport où nous met la présence de l’objet
aimé, ni dans les larmes que nous arrache l’aspect
de la vertu malheureuse. Ces effets du système
nerveux tiennent aux communications nombreuses
que des nerfs particuliers, nommés sympathiques,
établissent entre divers rameaux du fcronc général,
et par le moyen desquels les impressions se transmettent
plus rapidement que par le cerveau. Ces
noeuds, qui portent le nom de ganglions lorsqu’ils
sont renflés, sont des espèces de cerveaux secondaires,
qt l’on observe qu’ils sont d’autant plus gros
et plus multipliés que le cerveau principal est moins
considérable.
La faculté de sentir , et, celle de se contracter,
qui dans la plupart des animaux sont exclusivement
propres , l ’une à la substance nerveuse, et l’autre
à la fibre charnue , paroissent être également répandues
dans toutes les parties de certains animaux
gélatineux dans lesquels on n’apperçoit ni
fibres ni nerfs.
C’est par le moyen de ces deux facultés que
les animaux sentent , désirent et se procurent
leurs besoins. Le plus irrésistible de tous est celui de
la faim , qui rappelle sans cesse à l’animal la nécessité
de fournir de nouvelles matières à sa nutrition.
Cette troisième fonction commence dans la bouche,
où les alimens sont pris , et , lorsqu’ils sont solides,
mâchés, et imbibés de liqueurs dissolvantes. De
là ils traversent le canal alimenfaire , qui est plus
ou moins long , plus ou moins contourné et dilate ,
dont les parois sont composées de plusieurs tuniques
continues et analogues à celles qui forment
les tégumens extérieurs du corps.
Ces parois agissent d’une manière mécanique
sur les substances qu’elles contiennent par les contractions
légères des fibres qui les revêtent, et
d’une manière chy inique par les liqueurs qui
s’y versent.
La première dilatation du canal alimentaire se
nomme l ’estomac. Il est quelquefois multiple, et
ses parois produisent un suc qui y réduit les aîi-
mens en une bouillie homogène pendant le séjour
qu’ils y font. Le reste du canal porte plus parti