chymiques qui constituent l’acte de la respiration ,
et sur l ’effet de cette fonction dans le système organique.
En effet, la respiration enlevant sur-tout
au sang de l’hydrogène et du carbone elle y augmente
la proportion de l’azote j e t , comme on sait
que c’est elle qui entretient l’irritabilité musculaire,
il est naturel de penser qu’elle le fait en augmentant
la quantité de la substance dans laquelle seule
cette irritabilité réside.
Mais , quoiqu’il n’y ait point d’irritabilité sans
fibrine, cette propriété ne se manifeste point dans
la fibrine pure , isolée, et hors de l’agrégation
organique j elle ne la conserve que dans l’état de
vie , et tant que subsistent ses connexions naturelles
avec les nerfs et les vaisseaux, ou du moins avec
leurs dernières branches. En effet, il n’est point de
chair distinctement telle , qui ne soit pénétrée dans
tous les sens par des filets nerveux ; et quoiqu’on
ne puisse suivre ces filets jusqu’aux endroits où ils
se distribuent à chaque fibre eff particulier , la sensibilité
de toutes les portions , même les plus
exiguës, de la substance musculaire, ne permet pas
de douter que cette distribution n’ait lieu. Les
animaux qui n’ont point de nerfs distincts et séparés
n’ont point non plus de fibres charnues visibles ;
e t, comme nous l’avons déjà vu , l ’irritabilité et la
sensibilité ne paroissent point exclusivement attribuées
chez eux à des systèmes particuliers d’organes.
L ’existence des vaisseaux et celle de la cellulosité
ne sont ni aussi nécessaires ni aussi générales j
car les muscles des insectes, quoique très-distincts
et très - puissans , ne contiennent ni 1’une ni les
autres. Les fibres qui composent ces muscles sont
simplement contiguës et parallèles, sans être adhérentes
; et comme, elles ne sont fixées que par leurs
extrémités , si on coupe leurs attaches, elles s’écartent
, se séparent, comme les fils d’une toile dont
on arrache la trame. La cellulosité est meme déjà
très-rare dans lés muscles des mollusques, quoiqu’ils
aient des vaisseaux assez nombreux ; mais ,
dans tous les animaux à sang rouge , les fibres musculaires
sont fortement unies par le tissu cellulaire,
et elles sont par - tout entrelacees de nombreux
vaisseaux sanguins.
La substance colorante du sang paroît même
s’attacher ici avec une sorte de préférence à.la substance
fibreuse , comme lors de la formation du
caillot , puisque la couleur rouge paroît plus
particulièrement propre à la chair musculaire ,
quoique d’autres espèces d’organes paroissent bien
contenir autant de sang à proportion. Au reste, à
la couleur près , la libre des animaux a sang blanc
est absolument semblable à celle des animaux à
sang rouge : ceux-ci présentent plusieurs nuances
de rouge, certaines classes ayant en général les
muscles plus pâles , savoir, les reptiles et les poissons
, et les muscles eux-mêmes n’ayant pas tous la
même intensité de rouge.
L ’irritabilité musculaire est cette propriété qu’a
la fibre charnue de se raccourcir en oscillant, et en