io8 IIe Leçon. Des organes du mouvement.
à celles du marbre. Sa coupe parçît aussi homogène
, et ne laisse appercevoir aucun vestige ni de
fibres, ni de tissu cellulaire, ni de vaisseaux. Il
est au contraire d’autres os qui ne prennent qu’assez
tard la consistance qu’ils doivent avoir : les épi-
physes, par exemple, ne s’ossifient qu’assez longtemps
après le corps des os auxquels elles appartiennent.
Il y a enfin des cartilages qui, dans certaines
classes d’animaux , n’admettent jamais assez
de phosphate calcaire pour obtenir une consistance
entièrement osseuse ; tels sont ceux des côtes et du
larynx : en sorte que, malgré la propension qu’a
en général la gélatine à recevoir la substance calcaire,
comme on le voit par l’exemple des tendons
et des autres organes blancs qui s’ossifient plus aisément
que les autres, et quoiqu’il n’y ait aucun
os qui n’ait été auparavant à l ’état de cartilage, il
y a plusieurs cartilages qui ne se changent jamais
en os. . ,
Les memes différences qui existent à cet égard
entre les divers^ os d’une même espèce, se retrouvent
d’espèce à espèce à l’égard du .squelette
entier.
Non seulement les ôs d’un animal prennent
d’autant plus tard la dureté qu’ils doivent avoir,
que cet animal est plus de temps à prendre son
accroissement ; mais il y a des animaux dont l’ossification
n’est jamais complète, et dont le squelette
demeure toujours cartilagineux. Tels sont les
squales, les raies, les esturgeons, et tous les
poissons nommés à cause de cela les cartilagineux,
ou les chondroptérygiens ; et quoique les os des
poissons ordinaires, des reptiles et des serpens ,
durcissent davantage, ils conservent cependant toujours
beaucoup plus de flexibilité, et la partie gélatineuse
y reste dans une proportion beaucoup
plus considérable que dans ceux des animaux à
sang chaud. Aussi ces animaux-là croissent-ils pendant
toute leur vie; car on a remarqué que c’est
le cartilage seul qui croît, et qu’une fois que l ’os
a atteint toute sa dureté , il a aussi atteint toutes
ses dimensions. Alors l ’animal ne peut plus prendre
que de la grosseur ; c’est même là l ’époque où
commence la marche rétrograde de son économie,
et où il fait les premiers pas vers la vieillesse et
la décrépitude.
Indépendamment de la rapidité de l ’ossification
et des proportions entre les parties constituantes
des os, les animaux diffèrent entre eux par le tissu
de ces os, et par les cavités de différente nature
qu’on y observe. L ’homme a un tissu intérieur
très-fin ; les lames de sa spongiosité sont minces et
rapprochées ; les endroits où ce tissu approche davantage
de l’apparence d’un réseau, présentent des
fibres longues et déliées. Les quadrupèdes ont généralement
ce tissu plus grossier ; les cétacés l’ont
plus lâche : leurs cellules sont plus grandes ; les
lames qui les forment, plus larges ; et il est facile
de distinguer les fibres de la partie extérieure,
qui, dans les mâchoires et les côtes des baleines