du bas ventre, des couvercles des ouïes, et de
plusieurs autres parties selon les diverses espèces.
L ’air n’a pu être employé à la formation de la
voix que dans les animaux qui respirent par des
poumons cellulaires , parce que ce n’est que chez
eux qu’il entre et sort par un tube unique et alongé.
A un ou à deux endroits de ce tube se trouvent
des membranes susceptibles de tension , que l’air
fait vibrer en passant contre elles , et qui produisent
alors les sons variés que nous appelons
voix. Les animaux qui n’ont point de voix proprement
dite ne sont pas pour cela tous dépourvus
de la faculté de produire un son , mais
il a lieu chez eux par d’autres moyens.
Le sang éprouve à son passage, dans l ’organe
respiratoire, une espèce de combustion qui le débarrasse
d’une partie de son carbone en l ’enlevant
sous forme d’acide carbonique, et qui augmente
par là la proportion de ses autres élémens.
L ’effet de cette opération sur l ’air respiré est de
le priver de son oxygène, qui est le seul des fluides
aériformes qui puisse servir à la respiration.
Son effet sur le sang est moins connu : on sait que
dans les animaux à sang rouge il'en rehausse la
couleur, et lui donne la faculté de déterminier le
coeur à se contracter. Il y a même lieu de croire
que c’est cette action de l’air sur le sang qui donne
médiatement aux fibres charnues leur faculté contractile.
Le sang a besoin de perdre encore plusieurs
autres principes j les reins , qui en séparent
IWxïie et qui se trouvent dans tous les animaux à
sang rouge, lui en enlèvent plusieurs par cette
voie. Les différentes substances qui s’échappent
par les pores de la peau , et celles qui coulent continuellement
par ceux du canal intestinal, et dont
une grande partie passe avec les excréntens, le
débarrassent des autres. Ces trois sortes d’excrétions
se suppléent l’une l’autre jusqu’à un certain
point, et paroissent en cela tendre toutes à un
but commun.
* Tel est l’ensemble des organes qui constituent
l’animal considéré individuellement, et qui suffisent
à son existence isolée, tant qu’il ne s’agit point
de multiplier son espèce j tel e st, dis-je , leur ensemble
dans les animaux d’un ordre élevé : mais
il s’en faut bien qu’ils soient tous réunis dans
tous les animaux. Nous verrons qu’à mesure qu’on
descend dans l ’échelle des êtres , ils disparoissent
successivement, et qu’on finit par ne trouver dans
les derniers des animaux que ce qui est nécessairement
lié à l’idée d’animal , c’est-à-dire un sac
sensible ^mobile, et capable de digérer.
En examinant bien la manière d’agir de tous
ces organes , on s’apperçoit que tout ce qui se passe
dans le corps animal s’opère par la combinaison
et la décomposition des fluides qui y sont contenus.
On donne à l’opération animale par laquelle
un fluide est séparé d’un autre , ou est formé
d’une partie des élémens de l’un mêlés avec une
partie de ceux d’un autre, le nom de secrétion,