
 
		augmenter  aussi vite  et  aussi  fortement la cohésion.  
 Nous  ayons  déjà  des  exemples  de  la  prodigieuse  
 force  ayec  laquelle les molécules  des  corps tendent  
 à  prendre  une  nouvelle  situation,  pour  peu  que  
 leur  mélange  chymiqué  soit  changé  ;  et  le  plus  
 connu  de  tous  est  celui  que  fournit  l’eau  qui  se  
 glace.  La  perte d’un  peu  de  calorique  dispose  ses  
 molécules  à  se  solidifier  en  aiguilles $  et  elles  le  
 font ayec tant de force, qu’elles font éclater les vases  
 les plus solides.  La  fihre vivante  et  contractée n’est  
 donc plus ,  absolument parlant, le même  corps, n’a  
 plus le même mélange chymiqué que la fibre  lâche 5  
 et  ce  sont  les  diverses  causes irritantes qui  opèrent  
 sur  elle  ce  changement  par  le  moyen  du  nerf.  
 Est-ce  en perdant  et en  abandonnant  au nerf quelqu’un  
 de ses  élémens,  ou  bien  est-ce  en  recevant  
 du  nerf  quelque  élément  nouveau  ,  que  la  fibre  
 change ainsi  sa  composition ?  car on ne peut  choisir  
 qu’entre  ces  deux  partis.  Quel  est  d’aillèurs  cet  
 élément qui  passe  de  l’un  à  l’autre?  existoit-il  tout  
 formé  dans  l’un  des  deux,  et  est-il  simplement  
 transmis  à  l’autre ?  ou bien se  forme-t-il à l’instant  
 de  l’irritation  par  composition ?  ou  enfin  se  développe 
 t-il par dé composition? Voilà les questions dont  
 il  faut s’occuper  ;  les nouvelles-expériences  galvaniques, 
   et  celles  plus  anciennement  connues  sous  
 le nom  impropre  de magnétiques,  jointes  aux découvertes  
 de  la  chymie  moderne  ,  et  suivies  avec  
 la  délicatesse  et  la précision  qu’on met  aujourd’hui  
 dans  la physique,  nous permettent  d’en  espérer  la 
 solution.  Mais pour  engager les hommes  à se livrer  
 à  ces  recherches,  il  ne faut pas  les habituer à rapporter  
 chaque  effet particulier  à  une fo rce  propre  
 et  occulte. 
 A R T I C L E   I I . 
 De  la  substance des  os  et  des parties  dures  qui  
 en  tiennent  lieu. 
 L  e s  os  des  animaux  à sang rouge  ont une organisation  
 et une manière de croître toutes  différentes  
 de  celles  des  parties  qui  les  remplacent  dans  les  
 autres  animaux ;  il  faut  donc  en  traiter  séparément. 
 La substance des os, abstraction faite de la moelle  
 et  des  autres  corps  étrangers  dont  on  ne  peut  la  
 débarrasser  complètement  ,  donne  à  l’analyse une  
 quantité  variable  de  gelée  animale,  ou  gélatine,  
 dissoluble  dans  l’eau bouillante ,  se prenant  en  gelée  
 par  le  refroidissement,  altérable  par  le  feu  et  
 la  putréfaction,  et  d’une  matière  terreuse,  dissoluble  
 dans les acides, que l’on  a  reconnue  être  une  
 combinaison  de  chaux et d’acide phosphorique,  ou  
 un phosphate  de  chaux. 
 La  quantité  du  phosphate  de  chaux  augmente  
 avec  l’âge  dans  les  os  :  la  gélatine ,  au  contraire,  
 s’y   trouve  d’autant  plus  abondante,  que  l’on  se  
 rapproche  davantage  de  l’époque  de  la  naissance 5  
 et  dans  les  premiers  temps  de  la  gestation,  les  os 
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