A R T I C L E I I 1.
De T action âe saisir 3 et dç celle de grimper.
v 1 * *
L homme et un. certaiii nombre d’animaux
peuyent empoigner les objets, en les entourant et
en serrant de leurs doigts ; il faut pour cet
effet des doigts séparés , libres , fiexibleà, et d’une
certaine longueur. L ’homme n’en a de tels qu’à
la main ; mais les singes et beaucoup d’autres animaux
en ont aux mains et aux pieds.
Il n'y a que l’homme , les singes et les makis ,
qui aient les pouces séparés , et qui puissent les
opposer aux autres doigts, en formant une espèce
de tenaille; aussi n y a-t-il qu’eux qui puissent tenir
d’une seule main des objets mobiles. Nous verrons,
dans un autre chapitre , la grande différence
qui existe cependant entre la inain des singes
et celle de l ’homme , et l’avantage, qu’a celte dernière
pour toutes les opérations délicates qui exigent
qu’on saisisse ou qu’on pince de très-petits corps!
Les autres animaux, qui ont les doigts assez grêles
et assez mobiles pour porter ainsi les objets , sont
obligés de les tenir à deux mains ; c’est ce que
font les écureuils 3 les rats3 les sarigues, etc. ;
d autres qui eut les doigts plus courts, et qui,
d ailleurs, sont obligés de s’appuyer sur leurs
pieds de devant, comme les chiens et les chats ,
ne peuvent retenir les corps qu’en les fixant contre
le sol avec leurs pattes. Enfin ceux qui ont les
doigts réunis et rapprochés sous la peau, ou enveloppés
de sabots de corne , ne peuvent exercer
aucune préhension.
Nous avons déjà vu que la perfection de la préhension
est toujours accompagnée de celle de la
faculté de tourner la main sur l’avant-bras;, et que
! dans les animaux qui en sont pourvus , les,os de
! l’épaule y sont disposés de manière à empêcher
|le déplacement de l ’omoplate en avant.
Cette faculté de saisir et d’empoigner ferrne-
iment, est très-utile aux animaux dans l’espèce de
Imouvement progressif que l’on nomme grimpe?'.
jCe mouvement consiste à se suspendre en ser-
Jrant fortement les inégalités des branches , ou
ItQute autre chose susceptible d’être empoignée^ou
I accrochée , et de s’élever ainsi par des efforts suc-
Icessifs contre la direction de la pesanteur.
L homme est un assez mauvais grimpeur, parce
j qu’il ne peut empoigner qu’avec ses mains ; ses
[pieds ne peuvent que s’appuyer , ce qui leur donne
j beaucoup moins de solidité pour élever .le corps
j par le déploiement des talons et des genoux. Il
lest obligé d’employer principalement ses bras, en
I les portant en avant, et en tirânt ensuite' son
corps sur eux après qu’il a fixé ses mains. ;
Les quadrumanes sont les grimpeurs, par excellence
: ils peuvent également bien éaisir avec
leurs quatre extrémités ; et la position de leur ex-
| trémké de derrière, dont la plante regarde en