et dans toutes les proportions ; il n’en est ,
pour ainsi dire , aucun dont elle n ’ait privé
quelque classe ou quelque genre ; et il suffit
de bien examiner les effets produits par ces
réunions, et ceux qui résultent de ces privations
, pour en déduire des conclusions très-
vraisemblables sur la nature et PusaOee de chaque
organe et de chaque forme d’organe.
On peut observer la même marche, pour
déterminer l ’usage des diverses parties d’un
organe , et pour reconnoître celles qui sont
essentielles , et les distinguer de celles qui ne
sont qu’accessoires. Il suffit de suivre cet
organe dans toutes les classes qui l ’ont reçu
et d’examiner quelles sont les parties qui s’y
trouvent toujours , et quel changement opère
dans les fonctions relatives à cet organe , l’absence
de celles qui manquent dans certaines
classes.
Mais il n ’est pas permis de borner ses recherches
à quelques espèces : souvent une seule
négligée recèle une exception qui détruit tout
un système. Cette méthode de raisonner en physiologie
ne peut devenir rigoureuse qu’autant
qu’on approchera de la connoissance complète
de l’anatomie des animauxj cependant, si dans
son état actuel, cette dernière science ne peut
nous conduire encore directement à des découvertes
certaines, elle est déjà du moins la pierre
de touche des résultats obtenus par toutes les
autres voies , et il a souvent suffi d’un seul
fait d’anatomie comparée, pour détruire un
échafaudage entier d’hypothèses physiologiques.
Aussi a-t-on reconnu dans tous les temps l ’importance
de l'anatomie comparée ; et si l ’abus
qu’on en avoit fait vers la fin du siècle dernier, en
donnant trop souvent pour humaines des organisations
propres aux animaux, avoit porté à la
négliger dans la première moitié du siècle présent,
on l ’a reprise avec ardeur, et une multitude
d’hommes recommandables s’y sont livrés de
préférence depuis un certain nombre d’années.
On doit au Muséum national d’histoire naturelle
de Paris la justice de dire que les sa-
vans qui y ont été employés , ont contribue
dans tous les temps à encourager et à propager
cette étude. Les noms de Duverney , de
Ferrein , de P e tit sont célèbres dans les
fastes de la science ; Buffon lui donna un
nouvel essor , en faisant voir son importance
dans la partie caractéristique de l’histoire n a turelle
; son digne collaborateur , Daubenton ,
en fit par ses immenses travaux la base désormais
inébranlable de la zoologie $ il encouragea ,
il aida de ses conseils , et de la communication
des objets confiés à sa garde , cet autre
de vos élèves qui auroit porté à son faîte l’anatomie
comparée, si le malheur des temps ne
a iv