Iere L kçon. Economie animale*
sibles , lorsqu’on les considère d’une manière abstraite,
n’existent pas toutes dans la nature, parce
que, dans l’état de vie , les organes ne sont pas
simplement rapprochés, mais qu’ils agissent les
uns sur les autres, et concourent tous ensemble
à un but commun. D’après cela les moditications
de l’un d’eux exercent une influence sur celles
de tous les autres. Celles de ces modifications qui ne
peuvent point exister ensemble, s’excluent réciproquement,
tandis que d’autres s’appellent, pour ainsi
dire, et cela non seulement dans les organes qui sont
entre eux dans un rapport immédiat, mais encore
dans ceux qui paroissent au premier coup d’oeil
les plus éloignés et les plus indépendans.
En effet, il n’est aucune fonction qui n’ait besoin
de l’aide et du concours de presque toutes
les autres, et qui ne se ressentent plus ou moins de
leur degré d’énergie.
La respiration , par exemple , ne peut s’opérer
qu’à l ’aide des mouvemens du sang , puisqu’elle
ne consiste que dans le rapprochement de ce
fluide avec l’élément environnant ; or, comme c’est
la circulation qui imprime les mouvemens au
sang , elle est, pour ainsi dire, un moyen nécessaire
pour procurer la respiration.
La circulation elle-même a sa cause dans l ’action
musculaire du coeur et des artères ; elle ne
s’opère donc qu’à l’aide de l’irritabilité. Celle-ci,
a son tour, tire son origine du fluide nerveux ,
et par conséquent de la fonction de la sensibilité,
qui remonte, par une ’ espèce de cercle , à la circulation
, /cause de toutes les secrétions et de
celles du fluide nerveux comme des autres.
Que seroit la sensibilité , si la* force musculaire
ne venoit à son secours , jusque dans les moindres
circonstances ? A quoi serviroit le toucher, si on
ne pouvoit porter la main vers les objets palpables?
et comment verroit-on, si on ne pouvoit tourner
la tête ou les yeux à volonté ?
C’est dans cette dépendance mutuelle des fonctions
, et ce secours qu’elles se prêtent réciproquement
, que sont fondées les lois qui déterminent
les rapports de leurs organes, et qui sont d’une
nécessité égale à celle des lois métaphysiques ou
mathématiques : car il est évident que l’harmonie
convenable entre les organes qui agissent les
uns sur les autres , est une condition nécessaire
de l’existence de l’être auquel ils appartiennent, •
et que si une de ses fonctions étoit modifiée d’une
maniéré incompatible avec les modifications des
autres , cet être ne pourroit pas exister.
Nous allons voir les principaux de ces rapports y
en comparant deux à deux les diverses fonctions
animales. Ainsi, pour commencer par un des plus
evidens , nous voyons que le mode de la respiration
est dans une dépendance constante de la maniéré
dont se fait le mouvement du fluide nourricier.
Dans les animaux qui ont un coeur et des
vaisseaux, ce fluide se rassemble continuellement
dans un réservoir central, d’où il est lancé avec