A R T I C L E i l
De la marche.
Tous les mouvemens progressifs par lesquels
1 homme et les animaux transportent leur corps
entier cl un lieu a un autre, exigent qu’une vitesse
déterminée soit imprimée, clans une certaine direction
, aux centres de gravité de ces corps. Pour cet
effet, il faut qu’il y ait un déploiement d’un certain
nombre d’articulations plus ou moins fléchies,
dont la position soit telle, que leur déploiement
soit libre du côté du centre de gravité , et gêné
du côté opposé, ensorte que la plus grande partie du
mouvement ait lieu dans le premier de ces sens.
On peut comparer le corps animal qui veut se
mouvoir en entier, à un ressort à deux branches,
dont l ’une des deux est appuyée contre un obstacle
résistant. Si ces branches , après avoir été rapprochées
par une force extérieure, sont rendues à leur
liberté primitive, leur élasticité tendra à les écarter
egalement, jusqu’à ce qu’elles soient revenues à
faire l’une avec l’autre l’angle qu’elles faisoient
avant la compression : mais la branche appuyée
contre l ’obstacle ne pouvant le forcer, le mouvement
se fera en entier dans le sens opposé, et Je
centre de gravité du ressort s’écartera de cet obstacle
avec une vitesse plus ou moins grande.
C est. là-1 image la plus simple et la plus vraie
qu’on puisse se faire des mouvemens progressifs
des animaux. Les muscles fléchisseurs de la partie
qu ils emploient dans cïîcique sorte de mouvement,
représentent la force étrangère qui comprime \l
ressort.-* Les muscles extenseurs représentent l ’élasticité
qui tend à en écarter- les 'branches 5 et la résistance
du sol, ou celle du fluide dans lequel ils
se meuvent, représente l ’obstacle.
La marche est un mouvement sur un sol fixe,
dans lequel le centre de gravité est mu alternative-
| ment^ par une partie des extrémités , et soutenu
[ par l’autre partie , sans que le corps soit jamais
f entièrement suspendu au - dessus du sol. On la
'dislingue ainsi du W , qoi est un élancement
|de tout le corps en l’air, et de la est
[ une suite de sauts bas.
j A. Marche sur deux pieds.
Les animaux qui se tiennent debout sur deux
[pieds, savoir, 1 homme et les oiseaux , marchent
aussi sur deux pieds; mais plusieurs quadrupèdes,
dans lesquels la station sur deux pieds est très-
imcile, peuvent cependant marcher ainsi pendant
plus ou moins de temps avec assez de facilité, parce
qu en général la marche est moins pénible que la
station., les mêmes muscles n’y étant pas dans une
contraction aussi constante ; et parce qu’il est plus
facile de corriger*les vacillations pâr d’autres ya-
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