22 Iere L eçon. Économie animale*
charnue ou musculaire. Cette fibre se contracte
en se fronçant par l ’empire de la volonté , mais
la volonté n’exerce ce pouvoir que par l’intermède
du nerf. Il n’est aucune fibre charnue qui
ne reçoive un filet nerveux , et l’obéissance de
la fibre cesse lorsque la communication de ce filet
avec le reste du système est interrompue. Certains
agens extérieurs, immédiatement appliqués sur la
fibre , la font aussi se contracter , et ils conservent
leur action sur elle , même après la section
de son n e r f, ou sa séparation totale du corps,
pendant un temps plus ou moins long , selon lès
espèces d’animaux. Cette faculté de la fibre est
ce que l’on nomme son irritabilité. Dépend-elle
encore dans ce dernier cas de la portion nerveuse
qui est demeurée dans la fibre après la section,
et qui en fait toujours partie essentielle ? ou bien
l ’action de la volonté elle-même n’est-elle qu’un
cas particulier et l’effet d’une action irritante du
nerf sur la faculté inhérente à la fibre ? Cette
dernière opinion est celle de Haller et de son
école ; mais chaque jour semble ajouter à la vraisemblance
de l’opinion opposée.
Quoi qu’il en soit, toutes les parties intérieures
du corps qui doivent produire quelque compression
sur les substances qu’elles contiennent , ont
leurs parois garnies de fibres charnues , et reçoivent
des filets nerveux j telles sont les artères, les
intestins, le coeur , etc. Mais le principal usage
de ces fibres ? c’est la formation des muscles : on
n om m e ainsi des faisceaux de fibres charnues ,
dont les deux extrémités sont attachées à des parties
mobiles du corps animal ; lorsque les fibres
qui composent le muscle se raccourcissent, les deux
points auxquels il s’insère se rapprochent, et c’est
par ce seul moyen que sont produits tous les mou-
vemens extérieurs du corps et des membres t
même ceux qui sont nécessaires pour transporter
le corps en totalité d’un lieu à un autre.
Les animaux qui ne peuvent que ramper n’ont
leurs muscles attachés qu’à divers points de
leur peau , à laquelle ils impriment les dilatations
et les contractions alternatives qui sont les seuls
mouvemens dont ils soient susceptibles ; mais ceux
qui se meuvent en tout ou en partie avec quelque
vitesse et par des pas ou des sauts marqués,
ont leurs muscles attachés à des parties dures ,
soit intérieures , soit extérieures , qui servent
comme de leviers, et qui prennent les unes sur
les autres des points d’appui que l ’on appelle
leurs articulations.
On nomme squelette l ’ensemble de toutes ces
parties dures : lorsqu’elles sont recouvertes par
les muscles, elles portent te nom d os } lorsqu elles
les recouvrent, elles prennent ceux de test, de
coquille ou d’écaille , selon leur plus ou moins
de consistance. Dans tes deux cas , elles renferment
toujours les viscères , et elles déterminent
la forme extérieure du corps et les proporlions de
ses diverses parties,
B 4