Voilà pourquoi les oiseaux à vol rapide ne tournent
que par de grands circuits.
La queue, en s’étalant, contribue à soutenir la
partie postérieure du corps ; en l ’abaissant lorsque
l’oiseau a acquis une vitesse en avant, elle
produit un retardement qui fait relever la partie
postérieure du corps, et abaisse l’antérieure. Elle
produit un effet contraire en se relevant. Certains
oiseaux l’inclinent de côté , pour s’en aider
comme d’un gouvernail, lorsqu’ils veulent changer
leur direction horizontale.
Le premier élan que l’oiseau se donne est, produit
par un saut ordinaire des pieds. Ceux qui
ont les pieds très-courts et les ailes très-longues,
comme les martinets , les fou s , etc. ne peuvent
sauter assez haut pour avoir l’espace nécessaire
au développement de ces ailes : aussi, lorsqu’ils
sont à terre , ils ne prennent leur vol qu’avec
beaucoup de peine.
Il est à peine besoin de dire que la résistance de
l ’air est d’autant plus grande que la masse frappée
à la fois est plus considérable, et que c’est pour
cela que les oiseaux à ailes courtes sont obligés
d’en répéter si souvent les vibrations, qu’ils se
fatiguent vite, et ne peuvent voler long-temps.
Tels sont les mouvemens qui constituent le vol
des oiseaux. Voyons comment ces êtres ont été
rendus capables de les exécuter.
Leur tronc est un ovale plus large par devant,
plus étroit par derrière j leur épine est à peu près
inflexible et plus courte à proportion que dans '
les quadrupèdes : ce qui fatigue moins les muscles
de l’épine, et rend plus facile le changement de
position du centre de gravité, qui devoit être suspendu
entre les ailes dans le vol, et sur les pieds
dans la station. Leur tête est généralement petite ,
et Je bec acéré en pointe, forme commode pour
fendre l’air. Leur cou est plus long, beaucoup plus
flexible que celui des mammifères, pour suppléer
au défaut des bras et à l’inflexibilité du tronc , et
pour changer, suivant le besoin,Ta position du
centre de gravité, en portant la tête en avant
ou en la retirant en arrière.
U fàlloit que ce centre de gravité fût constamment
dans la partie inférieifre du corps, autrement
1 oiseau n auroit pu s’empêcher de tomber
sur le dos. C’est ce que produisent la grandeur
des muscles pectoraux abaisseurs de l’aile , et la-
position des releveurs, qui sont situés sous le thorax
et non dessus, comme dans les quadrupèdes.
La légèreté du corps des oiseaux leur donne
aussi plus de facilité pour s’élever. Elle est produite
par les vuides de leurs os , qui les allègent
sans les affaiblir ; un cylindre creux étant plus
robuste qu’un plein de même poids et de même
longueur : et encore mieux par les grandes cellules
aériennes qui occupent plusieurs parties de
leur corps, et* qui sont toutes en comniunication-
avec le poumon. L ’air que les Oiseaux respirent les
gonfle de toutes parts , sur-tout à cause de la dila-
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