rapide que cette évaporation est plus grande ; qu’il
peut même deyenir rétrograde lorsqu’elle vient
à cesser, ou à se changer en absorption par la
fraîcheur et l’humidité de l’air.
Non seulement les animaux , destinés à changer
continuellement de lieu, et à se trouver dans
toutes sortes de situations et de températures,
dévoient avoir en eux-mêmes un principe actif de
mouvement pour leur fluide nourricier ; mais leurs
facultés plus nombreuses et plus développées , exigeant
une complication d’organes beaucoup plus
grande, leurs diverses parties étant très-composées,
souvent très - divergentes, pouvant même
Varier leurs positions et leurs directions respectives
, il falloit, pour porter ce fluide dans des
détours si multipliés, des moyens plus puissans
et autrement disposés que dans les végétaux.
Aussi, dans la plupart des animaux, est-il contenu
dans des canaux innombrables, qui sont tous
des ramifications de deux troncs qui communiquent
ensemble, de manière que l’un reçoit dans ses racines
le fluide que l’autre a poussé dans ses branches,
et le rapporte au centre d’où il doit être chassé de
nouveau.
C’est à cet endroit où les deux grands troncs
communiquent, qu’est placé le coeur, qui n’est
autre chose qu’un organe dont les contractions
poussent avec violence ce fluide dans tous les
rameaux du tronc artériel ; car il y a aux deux
orifices du coeur des soupapes disposées de ma-
! nière que le fluide contenu dans tout le système
K vasculaire ne peut marcher que dans le sens que
I nous venons d’indiquer, c’est-à-dire du coeur vers
I les parties par les artères, et des parties au coeur
I par les veines.
C’est dans ce mouvement de rotation que consiste
I la circulation du sang , qui est, comme on vo it,
I une autre fonction d’un ordre secondaire propre
ia u x animaux , et dont le coeur est l’agent princ
ip a l et le régulateur: mais cette fonction est
§ moins nécessairement liée à la faculté de sentir et
||de se mouvoir que ne l’est la digestion ; car nous
»verrons que deux classes nombreuses d’animaux
■ sont entièrement privées de circulation, et se
Jnoürrissent, à la manière des végétaux, par une
■ simple imbibition du fluide préparé dans le canal
II intestinal.
Dans ceux qui ont une circulation, le sang paroît
In ’être qu’un véhicule, qui reçoit continuellement
|de la cavité alimentaire, de la surface extérieure
jdu corps et des poumons , des substances diverses
qu’il s’incorpore d’une manière intime,
let par lesquelles il remplace celles qu’il fournit
fa toutes les parties pour leur conservation et
pour leur accroissement. C’est lors de son pas-
y age aux dernieres extrémités des artères, que
Ile sang opère la véritable nutrition des parties ;
jpussi change-t-il, dans ce passage , de nature et de
|Couleur, et ce n’est que par l’accession des diverses
Jsubstances que je viens d’indiquer, que le sang