^72 VII L eçon. Des rnouvemens.
autre cause, de faire les efforts nécessaires pour
le maintien de sa stalion , toutes les articulations
de ses jambes céderoient sous le poids de son
corps et se flécliiroient. La stalion est donc produite
uniquement par l’action soutenue des muscles
extenseurs de toutes les articulations; les fléchisseurs
n’y entrent pour rien , et c’est-là une des
causes pour lesquelles une station constante est
plus fatiguante que la marche qui dureroit le
même temps , mais dans laquelle les extenseurs
cesseroient alternativement d’agir, pour céder aux
fléchisseurs*
Il y a cependant des animaux dans lesquels
certaines articulations sont maintenues dans l’état
d extension par leur propre forme, et par les
ligamens qui s’y attachent. Telle est la cigogne„
Son fémur s’articule sur son tibia par une facette ,
dans le milieu de laquelle est un creux où entre
une saillie du tibia. Pour fléchir la jambe, il faut
que cette saillie sorte du creux, et passe sur son
bord postérieur ; alors elle tiraille nécessairement
les ligamens, plus que dans l’extension , lorsqu’elle
est logée dans sa fossette. Ces ligamens doivent
donc maintenir la jambe étendue comme des espèces
de ressorts , et sans que les muscles ayent besoin
d’y contribuer.
C est pour cela que ces sortes d’oiseaux peuvent
passer des jours et des nuits sur un seul pied sans
se fatiguer.
Mais les choses ne sont point ainsi dans l’homme
et dans les quadrupèdes ; leurs muscles seuls les
retienndht. Au reste il ne faut point se représenter
l ’extension qu’ils produisent comme une immobilité
parfaite ; elle consiste plutôt dans une suite de
vacillations, c’est-à-dire de flexions et d’extensions
alternatives très-petites.
Les animaux peuvent se tenir debout sur deux
pieds , ou sur quatre, où sur davantage.
Ceux qui se tiennent sur deux pieds , peuvent
avoir alors le corps vertical, ou plus ou moins
approchant de l ’horizontale.
A. Station sur deux pied s , à corps vertical.
Pour qu un corps puisse se tenir dans une position
verticale, il.faut que toutes ses parties soient
disposées de maniéré à être facilement maintenues
en équilibre ; que les muscles aient la force d’eu
corriger , continuellement les mouyemens d’aberration,
que la ligne de gravité du corps entier,
tombe dans les bornes du plan qu’occupent les
appuis du corps, ou ses pieds, et enfin que les
pieds eux-mêmes soient disposés de mànfére à
saisie, pour ainsi dire, les inégalités du sol,
et a s’y cramponne^.
L’homme est le seul animal qui réunisse toutes
ces conditions au degré nécessaire.
D abord quant à la ligne de gravite, il est clair
que plus la surface circonscrite par les pieds est
large , plus il est difficile que cette ligne en sorte.
Or, l’homme a les pieds plus larges, et il peut