n 8 IIe L eçon. Des organes du mouvement.
ne pénétroient dans l’intérieur des couches , n’en
déterminoient la position, et n’en enlevoient de
temps en temps les molécules ?
Quelques observations semblent prouver qu’il y
a des testacés qui se dépouillent entièrement de
leurs coquilles à certaines époques , pour en produire
de nouvelles : mais cette reproduction pour-
roit bien aussi se faire par développement comme
celle des bois de cerf j et si c’est aussi un développement
qui produit les couches intérieures des coquilles
qui ne tombent point on pourra le coin*-
parer à celui qui produit les couches intérieiares des
cornes creuses des boeufs, des moutons, et de tant
d’autres mammifères ruminans , et même à celui
qui produit l’épiderme dans tous les animaux 5 c’est-
à-dire que ce sera un dessèchement, une espèce de
mort d’une membrane qui sembloit avoir une sorte
d’organisation tant qu’elle étoit restée à l’abri du
contact de l’élément extérieur , ou qu’elle n’avoit
pas acquis toute la solidité qui lui convenoit.
Il paroît que c’est là la manière dont se développent
toutes les parties dures qui remplacent les
os dans les animaux sans vertèbres. Dans les écrevisses
, par exemple, la croûte calcaire , qui leur
tient lieu en même temps de peau et de squelette,
ne croît plus lorsqu’elle a une fois atteint son degré
de dureté j l ’animal n’en continue pas moins pour
cela à développer toutes ses parties molles. Lorsqu’elles
sont trop serrées par l’enveloppe, celle-ci
se fend et se détache 5 mais il s’en trouve à point
nommé une autre dessous , qui se formoit pendant
que l’autre perdoit sa connexion avec le corps,
etmouroit, pour ainsi dire. Cette enveloppe nouvelle
est d’abord molle, sensible, et même pourvue
de vaisseaux 3 mais une quantité de molécules calcaires
, amassées auparavant dans l ’estomac , rie
tardent pas à y être portées , à la durcir, à en obstruer
les pores et les vaisseaux, à la rendre, en un
mot, toute semblable à celle qu’elle a remplacée.
Les insectes ne prennent leur dureté complèiO
que lorsqu’ils ont acquis leur dernière forme , et
qu’ils ne doivent plus changer de peau ; mais toutes
les peaux qu’ils ont rejetées auparavant, quoique
plus molles , étoient mortes, et déjà remplacées par
d’autres qui s’étoient développées dessous lorsqu’elles
sont tombées.
Ainsi toutes ces parties dures extérieures dans
les animaux à sang blanc , quelles que soient d’ailleurs
leur consistance et leur nature chymique,
doivent plutôt être comparées à l’épiderme , aux
ongles et aux cornes creuses , qu’à de véritables os,
par leur manière de croître. On doit peut-être en
dire autant de certaines parties extérieures des
poissons , quoique leur substance soit véritablement
osseuse : je veux parler des boucliers de Vesturgeon
et du cycloptère, et des tubercules épineux do
la raie.
Quelques animaux à sang blanc ont aussi des
parties dures dans leur intérieur ; mais elles ne
sont point articulées de manière à servir de base à
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