Les plafonds des petits liwâns séparés e t ceux des moucharabyeh sont
plats e t formés de languettes clouées su r des p lanches, de façon.à dessiner des
compartiments réguliers, très-variés, coloriés en bleu, vert ou rouge-, et dorés
avec un goût exquis. Dans les plafonds qui couvrent les liwâns principaux, les
poutres sont apparentes et richement ornées ainsi que les entrevous.
Fig. 19. (V. page 155.)
Au-dessous de ces plafonds règne une longue frise épigraphique qui contient
généralement des versets du Qorân ou des passages du Borda, poëme en
l ’h onneur de Mahomet, dans lequel on trouve quelques belles pensées.
Les autres inscriptions, disséminées en différents endroits e t toujours de
façon à former un ornement, sont plus intéressantes. Elles contiennent des sentences
ou des maximes morales, ou bien des inscriptions appropriées à la destination
du liéu. Celle qu’on rencontre le plus fréquemment est : « Ras-el-Hokmé
Marafct Allah. — La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse. » Nous en
avons copié une au tre assez remarquable, peinte su r la bo rd u re des vitraux
d ’u n moucharabyeh : « El-nas Kesnan-el-mecht.— Les hommes sont comme les
dents d ’un peigne, » maxime p a r trop égalitaire, mais bien d^ns le sentiment
arabe e t digne du palais d’un mamlouk. L’inscription suivante se trouvait gravée
au-dessus d ’une petite niche en marbre destinée à contenir u n vase pour
boire : « Henyar bekhair, » expression qui ne peut guère se traduire en français
que p a r le souhait : « A votre bonne santé. » Enfin celle qu’on voit généra-
Fig. 2p. (V. page 155.)
lement su r les portes d’entrée, même encore aujourd’hui, dans les q uartiers
musulmans, présente une espèce de Jeu de mots assez fréq u e n t: «AS moftali el
aboab, eftah lené khairel-bab.—Ouvreur des portes, ouvre-nous la meilleure porte . »
On la trouve souvent peinte su r les c arreaux de faïence, comme on le voit su r
le linteau en plate-bande de la porte-intérieure de Sibyl Kyahya e t ailleurs.
Dans la p lupa rt des grandes habitations, la date de la construction se trouve
souvent écrite p a r u n Taillhk ou chronogramme formé p a r le d e rn ie r hémistiche
d’un v ers, dont les valeurs numérales des lettres produisent ensemble le nombre
qu’on veut exprimer. Cette invention, qui n’est pas d’origine arabe, commence
à se m ontrer avec, la conquête des T u rk s, c’est-à-dire vers le milieu du
xvi® siècle.
Les portes e t les armoires sont construites en petits compartiments ou panneaux
encadrés p a r une bordure, pour éviter que la chaleur e t la sécheresse du