é ta ie n t chargés de dre sse r cette tente e t d ’en disposer toutes les parties. Elle
ressemblait parfaitement à la tente q u ’avait fait confectionner le khalife Aziz et
que l’on nommait Qatoul, la tueuse, parce qu’on ne la dressait jamais sans qu’il
ne pé rit un ou deux hommes parmi les gens chargés de l’édifier.
VERRERIE.’
La fabrication du verre est en usage en Egypte de temps immémorial. Au
Moyen-âge, concurremment avec la Syrie, ce pays excellait dans l’application
de cette matière à la pe inture décorative en général.
Les Arabes employaient les divers produits de la vitrification à'déc'ciréF
certaines parties de leurs mosquées. On y voit non-seulemént des fenêtrages
de verre coloré, mais aussi des mosaïques et des colonneltes de verre opaque
qui produisaient, p a r le u r s tons brillants, u n éclat des plus vifs.
De belles lampes en verre émaillé', a v e c ‘leurs houppes de soie aux couleurs
de l ’émail, si magiques à voir allumées là n u it, décoraient les principaux
sanctuaires de la religion ’fnusulmane (fig. 51) : on les fabrî-
'quait pour la p lu p a rt à Mansourah, villë q u i, sous le règne dés
khalifes, était renommée p o u r'S e s verreries et ses monnaies fiduciaires*.
Les plus recherchées é taient les lampes dé Verre très-épais,
d o n t la forme rappelle celle des vases grecs dits : Kalpê. La surface
extérieure de ces lampes était partagée en zones horizontales, en richies
de légendes, dé rosaces e t d’arabesques d ’émail b lanc, bleu
ou ronge, rehaussée de rinceaux d’or, se détachant su r un fond doré.
Les inscriptions de différents’genres forment u n de léürs p rin cipaux
ornements; lés contours, tan t des arabesques que des inscriptions,
sont généralement tracés avec de l ’émail rouge e lle s espacés sont
Se', ai. souvent dorés. Les émaux sont employés tantôt p our les fonds, tantôt
p o u r les ornements; lés te in te s sont b le u , v e rt, ja u n e , ro u g e , rouge'pâlèuêf<
blanc. Le h au t d u 'g o u lo t est garni d’une bandé su r laquelle on lit le plus souvent
la prem iè re p hrasé dit verset 35 du chapitre XXIV du Qorân. En voici la
traduction f * Dieu est la 'ïüm ièrè "des cieux e t de la terre. Cette lumièré%es^
semble à un flambeau placé dans un c ris ta l, cristal semblable 4 u n e 'é to ile
t . Los plus anciens spécimens de verre arabe auxquels on puisse assigner une date certaine sont leurs
monnaies de verre, coulées dans un moule, généralement d'un seul côté et quelquefois su: les doux- faces. ‘Ces
monnaies semblent particulières aux khalifes fatimitès.- - *
brillante. » La bande entourant la panse du vase porte aussi une inscription
qui en fixe la date. •
' 'L es plus anciennes lampes paraissent remonter au commencement du
XIVe siècle, car on en trouve déjà la représentation dans un pseudo-mihrab
sculpté de la mosquée de Qeyçoun, qui date de 1329. Elles furent su rto u t en
vogue sous le règne du soultan Qaiaoûn, 'ce qui explique pourquoi elles sont
désignées au Kaire p a r le nom de Qandyl Qalaoûny,
Qn sait peu ¿dg choses su r les v e rreries ju sq u ’au xiv" siècle de n o tre ère. Il
est, probable cependant que les v e rreries vulgaires, sinon lès plus luxueuses,
n ’ont jamais cessé d ’ê tre en usage en Égypte, à toutes les époques e t sous tous
les cuites.
Le verre p u r e t cristallin n ’existait pas chez les.Egyptiens, parce;que, p our
produire du verre p u r exempt, de. stries et de bulles, une fusion longue et
continue, dans de vastes récipients, est absolument n écessaire ; o r l ’emploi des
matériaux dans dé petits établissements privés ne le p e rm e tta it pas, c’e st.p o u r
cela que, dans les lampes arabes en v e rre émaillé* nous remarquons une si
grande abondance de bulles e t de strie s. Ces divers défauts prouvent que les
ouvriers arabes n’étaient pas très-experts dans ce métier. Mais ces ouvriers
ayant appris, probablement des Byzantins, l ’a r t de dorer e t d’émailler le verre,
s’y adonnaient avec-un goût et un talent remarquables.
M. Schefer qui a été frappé de- la perfection de certaines lampes et
de la grossièreté de quelques autres, pense que ces dernières avaient été fabriquées
à Murano, p rè s de Venise, su r la commande des soultans mamlouks. 11
n ’en est rie n ; le plus ou moins de finesse e t de travail e t la beauté des émaux,
dépendaient seulement du choix à faire des fabricants e t du talent p a rticu lie r
des exécutants.
Néanmoins les ve rre rie s n ’étaient pas communes, môme en Égypte, avant
le commencement du vme siècle. La paix conclue en tre le khalife El-Walid e t
l ’empereur grec nous en fournit la preuve : le tra ité stipula, en faveur d ’EI-
Walid, la remise d ’une certaine quantité de mosaïques, p o u r la décoration de la
mosquée de Damas.
Mais, dès le xi6 siècle, nous trouvons l’a rt de travailler le v erre fort usité à
Alexandrie. Aujourd’hui les v e rreries des fabriques du Kaire sont trè s -im p a rfa
ite s, car il ne sort guère de leurs ateliers que des godets de lampe, des verres
de couleur plats ou bombés pour les Chemsyefi^ fenêtres à vitraux, des flacons
p o u r le collyre ou kohl, etc.
Maintenant, après avoir d it un mot de la célèbre coupe de Gharlemagne, nous