émaux agencés d ’une façon to u te capricieuse. Les figures sont ordinairement :
ie lion, le cheval, l’aigle, le gerfaut, le canard; on. y voit aussi dès arbres, des
sabres ou des coupés. Les partitions n'offrent guère que la bande e t la fasce;
les couleurs sont : or, argent, sable, azur, gueules e t sinople. Le henné qu ’ils
employaient symboliquement pour le u r personne ou p our leurs chevaux ne
leu r paraissait pas assez emblématique pour le blason.
Quant à la fleur de lys, que M. de; Beaumont a cru re tro u v e r p a rtout en
Orient, nous n’en dirons qu’un seul mot : nous regrettons qu’une ra re prédilection
p our cet emblème le lui a it fait reconnaître dans les Uréus des coiffures
pharaoniques, dans les sceptres des divinités égyptiennes et même dans des
emblèmes dus à l ’a rt arabe, contemporain des croisades; nous n ’avons cru la
reconnaître qu’une seule fois, dans une mosaïque où se tro u v a it un fleuron, qui
présentait avec elle une grande analogie (fig. Il e t 5), tandis que jamais nous
n ’avons rencontré ce fleuron dans les badges des émirs.
Disons, en finissant, quelle signification on accordait chez les Arabes à
certaines couleurs employées comme symbole dans les vêtements.
La couleur noire avait été adoptée p a r les khalifes abbassides, non à cause
du manteau de Mahomet, mais pour m o n trer le u r désir de venger le meurtre
de Housseyn, de Zeïd et de l ’im an Ibrahym ; leurs habits, leurs drapeaux et
leurs khilahs ou robes d’h onneur é taient n o irs; aussi les représentants de
leu r autorité, même en Afrique, furent-ils tenus d ’adopter cette couleur.
Les khalifes fatimites, qui se prétendaient descendants d’Aly, se distinguaient
p a r des vêtements blancs.
Enfin El-Soyouli nous apprend que le soultan d’Égypte, El-Melek-el-Achraf
Schâban, fut le premier qui ordonna aux ehérifs ou descendants de Mahomet,
en l’année 773, de se distinguer p a r la couleur verte.
CHAPITRE VI
D E S C R IP T IO N D E LA V IL L E DU K â lR E .
G É O G R A P H IE D E LA V IL L E DU K A I R E ; S E S O R IG IN E S .
Les écrivains arabes ont raconté à l’envi la fondation de la ville du Kaire
et l ’ont attribuée à Moez-le-Din-Illah, p rem ie r khalife falimile qui s’empara
de l ’Égypte, vers la fin du x e siècle; mais personne n ’a scruté ses origines qui
fu ren t lentes et progressives.
Les races autochthones aiment à s’a ttrib u e r la fondation de le u r capitale,
mais les malheureux coptes ne se sen tiren t ni l’audace n i les moyens de contester
ou de revendiquer la fondation de la ville, qui devenait la capitale de
l’Egypte musulmane. •
C’est pourquoi personne ne semble avoir rem a rqué que l ’emplacement
judicieux de cette capitale ne pouvait avoir échappé à toutes les dynasties
qui ont successivement régné su r l’Égypte, aux Pharaons, aux Ptolémées et
aux Césars.
Cependant, en raison du triple avantage de sa situation à l’en tré e du désert
arabique, à la pointe du Delta, et à l’extrémité de la longue e t fertile vallée qui
sillonne l’Égypte du midi au nord, cette position dut paraître, dès le temps des
Romains, plus importante que celle de Memphis, qu’on d ira it n ’avoir été bâtie
su r Paulre rive que pour, échapper aux incursions des pasteurs nomades.
A défaut de renseignements p récis, étudions donc l’h isto ire e t voyons les
documents qu’elle nous fournit.
Dans sa. description de l’Egypte — Ketab-el-rKhillat — Makrizy mentionne
à plusieurs reprises des édifices chrétiens, des églises jacobites ou nestoriennes
et des couvents, qui furent détruits sous le règne des khalifes ou des soultans