On sait que l ’a rt du charpentier ne fut pas poussé, du temps de la domination
arabe, beaucoup plus loin que dans les temps a n té rie u rs ; aussi n ’était-ce
guère que p o u r les meubles, les portes, les fenêtres, les plafonds et leurs décorations,
qu’on faisait usage des bois de construction.
Les menuisiers arabes déployèrent un -véritable talent dans l’usage qu’ils
en firent pour l ’assemblage des moulures entrelacées d ’ornements, avec
lesquelles ils su re n t c réer de superbes panneaux et de magnifiques portes, quoi-
qu ils n eussent l’habitude de se servir que de piètres outils, qu’ils maniaient,
souvent, autant avec les pieds q u ’avec les mains (fig. h i).
Ils employaient aussi le bois, fréquemment e t avec beaucoup de goût, pour
les baies des portes et des fenêtres, su rto u t des petites. Ces baies affichent,
en effet, certaines formes artistiques qu ’il e st bon de noter parce qu’elles
donnent un caractère tout p articulier à l ’architecture a ra b e ; a in si, par
exemple, les ouvertures des mimbar e t des Kawamakah présentent de petites
portes avec des arcades cissoïdales ou découpées en forme de trèfle.
Fig. 42.
Les travaux'de menuiserie, simple ou sculptée, qu’on rencontre aussi dans
les vieilles mqsquées, m ontrent que cet a rt fut poussé fort loin p a r les Arabes.
Les mimbar ou chaires à p rêcher, les portes e t les volets, se composent souvent
de pièces coupées ou assemblées, e t ornées de sculptures ou d ’incrustations
exécutées avec un soin remarquable. On est en droit de s’étonner de cette per-
KOURCY ËL-EMMEH