les traces du glacis et on en enleva une partie. Les pierres é taient si dures
qu ’elles résistaient aux outils les plus forts, e t si grandes qu ’il fallait quatre
boeufs p o u r en transporter une seule.
Ebn-Abd-el-Zaher d it dans son ouvrage su r la topographie du Kaire, que la
porte Bab-el-Zoueyleh fut fondée p a r El-Aziz-Billah, fils de Moez e t fut terminée
pa r l ’émir El-Gyouch-Bedz.
On affirme que les gonds des deux battants to u rn a ien t su r deux pièces d e
cristal. •
On lisait su r la façade des deux tours les noms de l'ém ir El-Gyouch et
du khalife El-Mostanser, ainsi que Iâ date de l ’époque de sa construction.
Ces tours é taient plus grandes qu’elles ne le sont maintenant; Malek-el-Moyed
Cheikh en bâtissant la mosquée où conduit cette porte a renversé la plus grande
e t a fait co n stru ire deux minarets, Gama El-Moyed.
Bab-el-Nasr. — L’ancienne porte dé Nasr, aujourd’hui d é tru ite , était
située au-dessous de l ’emplacement occupé maintenant par la porte de ce nom.
Une grande place faisait face au collège de la mosquée construite p a r El-Hakem,
en dehors de la ville. Dans la suite, Bedz-el-Gemaly revêtu, par le khalife des
premières charges civiles de l ’État, construisit un mur au Kaire e t transporta
la porte de Nasr, du lieu où Gonhar l ’avait fait b â tir, à l ’endroit où elle se trouve
maintenant, à peu de distance d ’un oratoire pour les jo u rs de fête. Il y joignit
dès murailles aujourd’hui totalement détruites.
On voit é crit s u r cette p o rté en caractères koufiques : « Il n’y a pas d’autre
Dieu que Dieu; il est seul, il
n ’a pas d ’égal. Mohammed est
l’envoyé de Dieu, Aly est le vicaire
de Dieu; que le salut de
Dieu soit su r eux. » I
Bctb-el-Foutouh (fig. 10). —
L’ancienne porte fut bâtie p a r
Gonhar, au-dessus du lieu où
elle e st maintenant. Il n ’en reste
plus qu ’un débris où sê tro u v
en t des inscriptions koufiques.-L e monument qui porte aujourd’h u i ce nom,
a été élevé p a r Bedz-el-Gemaly, u n des mamlouks de Gemal-eKDoulàg, fils
d’Omar, auquel il dut le surnom de Gemaly.
Aucun souverain n ’a jamais réu n i au tan t de pouvoirs que ce m in is tre ; il
construisit à ses frais la mosquée d ’EÎ-Attarym e t s’éteignit, l’an û.87 de 1 hégire,
à l’âge de 80 ans, après avoir gouverné avec gloire pendant 21 ans.
Nous compléterons la liste des portes du Kaire p a r les trois noms suivants
qui ont été omis su r le plan :
Bab-el-Sebâa, en tre Derb-Cheikh-Omar et Derb-el-Sebâa;
Bab-el-Dabbeh, entre Fheyt-el-Oualy et FheÿNel-Taouyh ;
Enfin Bab-Aoulad-èl-Nân, au midi de Bab-el-Gedyd.
D’anciens plans font encore mention de plusieurs autre s noms de portes,
mais qui paraissent ê tre seulement ceux de portes ayant changé de dénomination,
telles sont : Bab^Setty-Zeynab, Bab-el-Hazâbeh, Bab-Ayoub-Bey, Birket-
el-Qacârym e t Qantarah-el-Daher-Beybars.
¿tfOàâiAL p u K A IR E .
Ee Kaire e s ts é p a r é , dans le sens de sa longueur, en deux parties u n peu
inégales, p a r u n canal qui dérive du Nil au-dessous du Nilomètre de l ’île de
Roudah, au point même où se trouve la prise d ’eau de l ’aqueduc e t qui se jette
dans le canal appelé Abou-Meneggeh. C’est p a r ce canal que chaque année., les
eaux sont introduites dans les étangs in té rieu rs e t extérieurs, e t dans plusieurs
grandes places de la ville à l ’époque de l’inondation.
Sa la rg eu r varie de 5 à 10 m è tre s ; il n ’est point bordé de quais
e t les maisons sont baignées p a r l’eau ; on ne l ’aperçoit que des fenêtres
des maisons, dont il baigne le pied, e t des ponts assez nombreux qui le tra versent.
Il prend divers noms au dehors e t au dedans du Kaire. Les auteurs arabes
l ’appellent : Canal du ‘prince des fidèles ou des croyants, parce que Amr le fit c reu s
er en 639, p a r ordre d’Omar, pour faire communiquer le Nil e t la m e r Rouge.
On le désigne aussi au Kaire sous le nom de K halig, c’est-à-dire, Canal. Makrizy
nous apprend qu’il s’appelait autrefois Canal d’Adrien-César, nom qui pa ra ît
correspondre aux Trajannes Amnis de Ptolémée, puisque le canal du Kaire est
la tête de celui qui communiquait avec la m e r Rouge, e t que d ’u n au tre côté il
est constant que bien avant les Arabes, la communication des deux me rs avait
été opérée e t rétablie.
Tout porte à croire qu’Amr ne fit pas c reuser la p a rtie de ce canal voisine