de maçonnerie. La terrasse, fendillée,, laisse p én é tre r p a rto u t les eaux de pluie,
qui ont gâté les admirables plafonds.
Le petit plafond qu ’on voit à droite de la travée médiane, ainsi que ceux
qui se trouvent au commencement du liwân méridional, sont de splendides
spécimens de ce genre de décoration; nous n ’en connaissons pas d ’un goût
aussi p u r e t aussi élégant. La pa rtie droite est admirable et beaucoup plus belle
que l’autre.
Au deux extrémités du maqsourah, on a p ris su r le liwân l’espace nécessaire
pour deux coupoles destinées à renfermer des tombeaux. Le m u r du fond
est bien conservé. Les mosaïques murales, particulièrement celles qui entourent
le mihrab, sont très-belles, bien qu’elles papillotent un p eu p a r le manque de
grandes lignes qui puissent servir de cadre et reposer l’oeil. Au-dessus des lambris
règne une longue frise formée de petites arcades supportées p a r des
colonnettes de v e rre bleu opaque. Les fenêtrages ayant tous été réparés, selon
toutes probabilités, il y a u n siècle environ, ne peuvent donner une idée de
ceux qui orna ient autrefois ce liwân ainsi que Les trois autres. En o utre, comme
po u r prouver que, de nos jo u rs, on ne comprend plus rien à l’a rt, on a noirci
les inscriptions qui contournent les fenêtrages de la façade du mihrab et b a rbouillé
les arabesques des trumeaux, au moyen de grossiers dessins qui gâtent
toute cette pa rtie de l’édifice. On ne peut, non plus, ju g e r de l'effet des arcades :
elles sont aujourd’hui bariolées d’ocre rouge, de la façon la plus regrettable.
Le dekké de ma rbre b lanc, supporté p a r des colonnettes, est l’un des plus
beaux de ce genre. Le mimbar e s t en marqueterie dont le dessin, d ’u n bon
goût, forme des entrelacs rectilignes avec un cadre d’arabesques qui marquent
ces principales lignes de construction. Malheureusement il a été, si souvent
repe int, que toutes ses moulures sont empâtées.
Ainsi tout tombe en ru in e et disparaît sous l ’administration de nazers
ignares, qui vivent du revenu des mosquées et les dépouillent le plus qu’ils
peuvent : plus de lampes, plus de tapis, les tombeaux mêmes sont négligés.
Nous ne terminerons pas sans appeler la sérieuse attention de nos lecteurs
su r cette p articularité, née sous l’influence d’une règle religieuse, que les
Arabes se sont presque toujours attachés à o rn e r les colonnes du mihrab de
chapiteaux dans le style de le u r a rch ite ctu re ; on d ira it qu’il le u r répugnait
d ’employer, p our la décoration de la partie la plus vénérable de leurs mosquées,
des ornements provenant des temples chrétiens.
Ce n’est pas seulement la négligence ou la dilapidation qui a contribué à la
destruction regrettable d’un monument d ’un si grand c a rac tè re ; il faut encore
faire la p a rt des révolutions. En 1665, les soldats, révoltés contre le gouverneur
turk, cherchèrent u n refuge dans la mosquée d’El-Moyed. Omar- Pacha résolut
d ’en finir avec les rebelles qui s’y é ta ien t barricadés : il fit e n to u re r la mosquée
p a r ses troupes qui, soutenues p a r seize pièces d ’artillerie, ab attiren t une des
fenêtres d ’un coup de canon, e t p é n é trè ren t dans le temple, où leu r mous-
queterie commit maints dégâts, au grand scandale des habitants.
Gama El-Âchrafieh.
825 do l’hégire. — U 2 I de l’ère chrétienne.
{(p l a n c h e CXLY.) • ;
Cette m o s q u é e d o it avoir été fondée p a r le soqltan Barsabay, surnommé
MeÎek-el-Achraf. Elle e st située en face du b azar des marchands d'ambre au coin
de Sèkket-el-Guéded.
Son plan offre la forme d’une croix, comme celui de la mosquée de Qaytbay,
mais beaucoup moins élevé et moins élégant dans ses proportions.
La mosquée est eh ru in e ¡ cépëndant le liwân principal Conserve encore, du
côté du jmihrab, une partie de ses mosaïques; ses fenêtrages délicats sont d ’un
lacis inextricable ; mais, ce qu’il y a de plus précieux;, ce sont des arabesques
peintes su r plâtre, au-dessus des lambris de marbre. Ces ornements forment une
résille qui pro d u it l ’effet du carreau de faïence ; malheureusement on ne peut
plus en distinguer la couleur.
Le plafond était magnifique, les solives é taient toutes décorées d ’une façon
différente, lès entrevoux variaient de loin en loin comme à la mosquée d El-
Bordeyny. Au-deSsus du sahn, le plafond est composé d ’une série de rosaces et
p ercé, s u t die, p a r une ouverture récouverte d’un grillage en dôme:
La porte de bronze est très-belle. Une petite inscription en coupe la rosace
qui est formée de deux dessins symétriques.
Si ce monument appartient bien, comme nous le présumons, à Barsabay,
cette mosquée est plus complète de style e t beaucoup plus rich e que son tombeau
cette humilité se rencontre du reste assez souvent.
Mosquée sépulcrale de Barsabay Melek-pl-Achraf.
841 de riiégira: — *1487 de 1’í ‘a chrétienne.
(rLAXCiie n.)*g£
La mosquée sépulcrale de Barsabay n ’offre guère de remarquable que ses
mosaïques murales, dont l’ensemble n’est pas beau, mais dont la p lu p a rt des