
 
		ment,  l'irrég u la rité   des  lignes  obliques  qui  lu i  é taient  imposées  p a r  les  rues  
 adjacentes.  Une  vieille  tradition,  renouvelée  à  chaque  monument important,  
 rap p o rte   que,  quand  l’a rchitecte  eut  fini  son  édifice,  le  soultan  Haçen  lui  fit  
 couper la  main  droite  p our qu’il n e  pût,  désormais,  tracer  d’aussi beaux plans  
 mais,  chaque  jo u r,  il  envoyait  u n   de  ses  officiers  lui  po rte r  toutes  sortes  de  
 présents. 
 Le 15 de m oharrem, 1070  (1659), le m in a re t de la mosquée de Soultan Haçen  
 s ’écroula  pendant la n u it;  cette masse  énorme  n ’écrasa  dans  sa  chute  que deux  
 personnes.  Un  an  plus  ta rd   (1660),  le  dôme  s’écroula à  son  tour,  e t fut  recons 
 tru it,  tel  qu’on  le  voit  aujourd’hui,  sous  le  gouvernement  d ’Ibrahym-Pacha ;  
 mais  le dôme p rim itif était plus  élevé,  et sa coupole  était ornée d’arabesques. 
 Le  portail  e st  de  toute  beauté ;  malheureusement  les  réparations  faites  
 sous les gouvernements turks  ont enlevé  à  la  façade, su r la place  de  Roumelyeli,  
 son  imposante  régularité. 
 La  partie  supérieure  de  ce  portail  est  en  ogive,  voûtée  en  cul  de four  et  
 ornée  de  stalactites  *.  Le  vestibule  qui  suit  est  superbe  :  ses  trois  grandes  
 n iches,  en  encorbellement,  ornées  aussi de  stalactites,  couronnées p a r unè  coupole  
 du m ôme genre,  rappellent  un  peu,  dans  son  aspect général,  l ’architecture  
 gothique;  seul,  le  co rrid o r  obscur  qu ’on  suit  pour  a rriv e r  dans  la   cour  de  la  
 mosquée  amoindrit  et  dénature  l ’effet déjà  obtenu. 
 Quatre grandes  nefs  couvertes  d ’un b erceau ogival  se ra tta ch en t  aux quatre  
 côtés  de  la   cour,  dans  laquelle  se voit  un  meïdâah  entouré  de  colonnes.  Elles  
 supportent  une  lourde  coupole  bulbeuse,  garnie  d ’un  hanafiyeh,  construit  de  
 la   môme  façon. 
 Le  liwân  du maqsourah  est  en  tous  points  remarquable.  La  grande  frise  
 koufique  qui  règne  autour,  est  le  plus beau morceau  de  ce  genre  qu’il  y  a it  en  
 Égypte,  c a r  les  caractères  en  sont  très-purs.  Les  arabesques  qui  remplissent  les  
 intervalles  des  lettres  sont  également d’un  goût  exquis. 
 Le  mihrab  est orné de  quatre  colonnettes  de  marbré  dont  les  chapiteaux  
 ont des  feuilles  si  ténues  et  si déliées  qu’on  les pre n d ra it pour du bronze. 
 Le mimbar  n’offre  rien   de  remarquable  :  il  n ’est pas  digne  de  l’édifice.  
 Le  couronnement  de  sa  porte  e st  trop  lourd  p our  la  petite  coupole  qu ’on  voit  
 au -dessus; la chaire p a ra it avoir été restaurée  très-maladroitement  en  plusieurs  
 endroits. 
 i .   Les  portes de  l’hôpital  Saint-Hélène, monument arabe  de Jérusalem,  rappellent  le  portail  de  la  mosquée  
 du  soullan Haçen  et  datent probablement de  la même  époque. 
 Le  dekké  est de  m a rb re ,  e t  assez  grossier.  Le  maqsourah  est  décoré  de  
 deux  beaux  lampadaires  de  bronze;  en  outre,  le  long  de  deux  tablettes  fixées  
 su r  les  parois  parallèles,  on  voit  alignées  une  c ertaine  quantité  de  lampes  en  
 v e rre   émaillé  e t doré d’u n   travail  splendide, mais,  malheureusement,  elles  sont  
 brisées p our  la  plupart. 
 Une  porte  à  droite  du  mihrab  donne  entrée  dans  le  tombeau  du  soultan.  
 Cette  porte,  bien  conservée,  étale  to u t  le  luxe  du  genre. 
 Ordinairement  le   bronze  se  trouve  p a rto u t  tellement  oxydé  q u ’on  ne voit  
 plus  rien   des  dé ta ils;  mais  ici,  au  c o n tra ire ,  tout  est bien  conservé.  Le  bronze  
 de  cette  porte  présente un   entrelac  d’un   beau  dessin,  quoique  les  lignes  soient  
 à  ce point  criblées  de  clous  à  têtes  rayonnantes  e t  saillantes,  qu’elles  n u isent  à  
 l’effet  général.  Toutes  les  étoiles  e t les  autres  figures  enfermées dans  ces  lignes  
 sont damasquinées  en  o r  e t  en  a rgent, avec  le goût  e t la  finesse qu’on  remarque  
 seulement  d ’ordinaire,  su r  les  armes  ou  les  coupes  de  bronze.  Les  deux  m a rteaux  
 sont  trè s -lo u rd s ,  mais  d ’un  beau  travail  comme  lé  r e s te ,  e t,  sous  ce  
 rap p o rt,  aucune  autre  porte  ne  lui  est  comparable,  si  ce n ’est  peu t-ê tre   celle  
 de Gama El-Moyed. 
 Deux  autres  petites  portes,  qu’on  voit  à  droite  et  à  gauche, sont  aussi d’un  
 beau  travail,  mais  qui  est  loin  cependant  de  valoir  celui  que  nous  venons  de  
 décrire.  . 
 Le  tombeau  du  soultan  présente  u n   vaste  c a rré   garni  de  h au ts  lambris de  
 marbre  surmontés  d’une  large  frise ,  bien  mal  faite,  après  celle  qu’on vient  
 d’a dm ire r;  mais  son  mihrab  est  beau,  grandiose,  e l l e s   ornements  en  sont  
 disposés  avec  goût;  les  marbres,  de  diverses  couleurs,  s’encadrent1  bien  dans  
 les  bordures  e t  les  arabesques;  il  e st  orné  de  quatre  colonnes,  dont  deux  
 portent  des  chapiteaux  dans  le  goût byzantin. 
 Quatre  grands  et  lourds  pendentifs,  couverts  d’arabesques  coloriées  et  
 dorées,  soutiennent la  coupole;  ils  tombent  en  ru in e   de  toutes  parts,  laissant  
 apercevoir  la  grossière  charpente  qu’ils  revêtaient  jadis  d ’une  façon  si  splendide. 
   Le  dôme  qui  s’élève  au-dessus  paraît,  vu  du  sol,  co n stru it  partie  de  
 briques  avec des  assises  de  bois  e t  pa rtie   de  bois  et de  plâtre.  Les  ornements  
 de  cette  coupole  ont  disparu ;  elle  est  entourée  d’une mauvaise  grille  de  bois,  
 ce  qui  ne  l ’empêche  point  de  tomber  en  ruine. 
 Ce  tombeau  renferme  le corps  de son  fondateur,  le soultan  Haçen,  e t porte  
 la date de 76li  (1363). 
 Le  seul  défaut de  cet  édifice  est  le  manque  d ’unité,  comme  dans  la  plupart  
 des  monuments  du-Kaire.  Il  y  a  de  belles  pa rtie s,  mais  elles  sont  très-mai