la génératrice est horizontale, de manière que le profil présente une suite de
découpures dirigées en sens opposés. Plusieurs plates-bandes e t archivoltes
ainsi formées ont l’avantage de s’appuyer verticalement su r les pieds-droits,
sans exercer aucune poussée, car les voussoirs, étant parfaitement assemblés
p a r des découpures qui les lien t e t les retiennent, ne forment qu’une masse,
dont toute la force est employée à rompre les crochets : méthode vicieuse à
cause de la fragilité de la p ie rre , mais qui offrirait quelques avantages si les
matériaux avaient une grande ténacité.
Les constructeurs arabes qui entendaient aussi bien la coupe des p ie rre s que
nos architectes du Moyen âge, ne paraissent pas avoir imaginé ces découpures
p a r raison de solidité, car les angles aigus et les crochets fragiles de ces découpures
sont éclatés au lieu de se ten ir plus fortement et les p ie rre s se sont disjointes,
malgré les arcs de décharge qui soutiennent le poids su p érieur. Ils ont
donc dû reconnaître de bonne heure les- inconvénients de ce genre d ’appareil,
mais le goût de cette ornementation capricieuse l’a emporté su r toute considération.
Ces découpures étaient adoptées comme décoration e t l’on trouve souvent
des linteaux d ’apparence monolithes où ces points sont gravés de manière à
figurer des claveaux; dans d’autres, ils p o rten t des revêtements de marbre ou de
calcaire de couleur.
Les premiers monuments arabes ayant été construits de briques, tels que les
les mosquées d’Àmr, de Teyloun, e tc ., l ’a rt de ta ille r la pie rre est resté longtemps
en enfance. Chez les Arabes, il ne fut réellement mis en pratique que
lo rsq u ’ils cherchè rent à .rendre leurs édifices plus solides, encore ne le firent-
ils d’abord que p our les parties de construction où la p ie rre ne pouvait être
remplacée par la brique, telles que les colonnes, les chapiteaux, les grillages, les
couronnements des murs ou merlons, e t les arcades.
Les pierres, employées d’abord en appareil régulier, donnèrent naissance
à toutes les dispositions usitées p a r les Grecs et les Romains, connues e t devenues
classiques, puis à une foule de dentelures, de découpures, qui paraissaient
les lie r entre elles, mais n ’intéressaient en rien la solidité des murs. C’étaient
de p u rs caprices dont les Arabes étaient fort engoués e t q u ’ils faisaient souvent
servir à la décoration.
On voit encore des linteaux formés de cinq ou six p ie rre s enchâssées d’une
manière fort o riginale, mais ce né sont que de véritables tours de force, que les
architectes de l’époque se plaisaieiit à exécuter fréquemment. On en remarque
de ce genre, qui rep ré sen ten t soit des lignes droites en soffites, soit des cintres,