connaître combien ils différaient de richesse; ils étaient destinés à contenir des sorbets et
autres rafraîchissements ; nous donnons également plusieurs dessins de vases et plateaux en
cuivre (pl. CLXXIII, GLXV et CLXVIII).
Écritoire du soultan Schâbanÿ détails (pl. GLXX et GLXXl)..-r- Le Khalib ou secrétaire
des soultans avait des écritoires d’une grande dimension et artistement travaillées. Lorsqu’il
se présentait à l’audience du prince, son écritoire était portée par l’émir de la porte ou l’un
des émirs le plus en faveur auprès du maître.
Les écritoires de la chancellerie auguste et ceux de la chancellerie secrète étaient
presque toutes de cuivre jaune, plaqué et incrusté d’or et d’argent. Celle que nous donnons
ici est très-curieuse par son ornementation formée d’oiseaux et d’arabesques.
Vase en bronze damasquiné} orné de marlichores (pl. CLXXIII). — Ce petit vase fait
aujourd’hui partie d’une collection particulière; il appartenait autrefois au chapitre des
Templiers, puis est passé de main en main jusqu’au possesseur actuel. Les monstres appelés
marlichores (qui dévorent tout) remontent à une époque fort reculée, quoique Hérodote n’en
ait pas fait mention.
MANUSCRITS
RELIURES ET A P P L IC A T IO N S DE D ÉCO U PU R E S EN PA P IE R .
( p l a n c h e s c l x x iv a c l x x x .)
Reliure à recouvrement (pl. CLXXIV). — Presque toutes les reliures orientales'sont à
recouvrement et d’une grande beauté ; nous en avons représenté seulement une ou deux,
parce qu’elles ont toutes des ornements imprimés sur fonds différents. Nous n’avons pas cru
devoir ajouter le recouvrement, il n’aurait fait que compliquer le dessin sans ajouter à l’intelligence
de la planche.
Applications de découpures en papier (pl. CLXXV et GLXXYI)v‘îiig|Ges papiers dé
couleur, généralement découpés au canif par demi-douzaine a la fois, sont collés sur des
papiers de fond de couleurs différentes, quelquefois sur des papiers argentés ou' dorés ; ils
simulent ainsi, à bon marché, des lambris peints, et conviennent aux appartements de gens
peu fortunés. Ceux représentés ici ont été faits par un artiste turk, aussi sont-ilè du style
assez lourd de cette époque de décadence.
Illustrations des séances de Hariry (pl. CLXXVII à CLXXX). — Le manuscrit d’où proviennent
ces intéressantes reproductions est un petit in-folio enrichi de nombreuses, et
remarquables miniatures faites par Yahia-el-Wassetty, l’an 63h (1236 de l’ère chrétienne).
Dans le splendide encadrement du frontispice (pl. CLXXVII), encadrement formé de
rinceaux, se trouvent à la fois des animaux naturels et des animaux fantastiques.
Ces dessins paraissent avoir été tracés à la hâte, quoique quelques-uns .soient supérieurement
composés. Quelques parties sont en effet hardiment dessinées, tandis que d’autres
sont timidement cherchées. Les têtes et les mains sont mal faites et toujours dans le sentiment
et le style persans. Les plis des étoffes .sont symétriquement rangés et dessinés
comme de la moire. Les animaux sont bien traités et les végétaux, dessinés d’une façon
fantastique, y sont toujours ornementés d ’une manière charmante.
Quelques têtes sont nimbées, sans autre but, selon nous, que de les faire mieux ressortir
de la confusion qui les entoure.
Les vêtements peuvent fournir de précieux renseignements sur l’ornementation des tissus
à cette époque. On voit que les fabricants simulaient déjà ces caractères koufiques, qu’on
s’est obstiné à ne pas reconnaître sur les étoffes orientales, aussi croyons-nous que certains
tissus qu’on a regardés, jusqu’à ce jour, comme des oeuvres d’ouvriers chrétiens ou de contrefacteurs,
pourraient bien être authentiques.
Nous avons dit que l’encadrement, orné d’-une suite d’animaux divers, a été copié sur un
exemplaire provenant d’un nommé Yahia-el-Wassetty, c’est-à-dire natif de Wassett, petite
ville de Mésopotamie. Les petites figures nimbées et ailées paraissent des imitations de peintures
byzantines, ou-de-certaines autres peintures qu’on retrouve quelquefois, exécutées antérieurement,
dans des temples égyptiens convertis en églises.
L’illustration de la planche CLXXIX, ayant pour titre un chalet représente un assez
curieux spécimen de ces petits Mandarah, répandus sur divers points et particulièrement
dans les jardins et les champs de courses.
QORANS.
» ( p l a n c h e s c l x x x i a c ç.), -
Ornementation d’unQorân delà mosquée de Qeyçoun (pl. CLXXXI). — La première page,
celle de droite, qui est reproduite ici, contient les deux versets 76 et 77 du LVI sourate du
Qorân, dont le complément, c’est-à-dire le 78° verset, se voyait sur la page suivante, placée
en regard et ornée de la même façon. On lisait en caractères koufiques, sur ces deux pages
jumelles, une recommandation qu’on trouve souvent en tête du livre par excellence: « Le
Qorân sublime, dont le prototype est dans le volume caché, ne doit être touché que par
ceux qui sont en état de pureté. »
- Cette page, qui forme la feuille initiale du superbe Qorân de la mosquée de Qeyçoun,
bâtie, dit-on, par un architecte tartare, ne contient que quelques mots koufiques. Le milieu
présente un entrelac polychrome qui pourrait servir de plafond ; il est entouré d’une bordure
imitant des ornements à jour, ornés de cabochons.
Dernière page d'un Qorân de la mosquée de Soultan Barqouq (pl. CLXXXII)B- Le Qorân
de la mosquée du soultan Barqouq est l’un des plus élégants que possède la ville du Kaire.