La décoration des portes n’est pas la même. La disposition de celle du nord
e t de celle du sud se ressemble assez, mais la porte de l’ouest, qui était la p rin cipale
entrée, p u isq u ’elle se trouvait en face du mihrab, était la plus riche.
Elle était décorée de deux colonnes de marbre ; son ornementation est trè s -
fru ste ; elle e st aujourd’hui bouchée p a r un m u r qui masque absolument tout
l’in té rieu r.
Au-dessus de cette porte s’élevait un minaret dont il ne re s tait déjà presque
rien au temps de l ’expédition française; mais les minarets d’El-Beybarsyeh
e t d ’El-Gaouly peuvent en donner une idée.
Les massifs qui flanquaient les quatre angles de l’édifice , é taient pleins au
coin du maqsourah, et vides du côté de la grande e n tré e ; ils ont l’aspect de
tourelles, avec des escaliers études lucarnes. La partie supérieure était percée
dé deux fenêtres su r la façade principale et d’une seule su r l’autre ; mais on ne
peut se faire aujourd’hui une idée bien exacte de la façon dont é taient couronnées
ces parties de l’édifice.
Les pieds-droits, qui font saillie à l’extérieur, étaient également percés, à
la h a u teu r de la terrasse, d’une petite fenêtre.
Tous les sommets des murs étaient déchiquetés p a r une suite de merlons
triangulaires à dents de scie dont on retrouve encore une partie, à l’est, au-
dessus du m u r du mousallâ e t en divers autres endroits. Le m u r extérieur
avait p our ornement une moulure ou corniche. De la base à la corniche, ce m ur
avait une h au te u r totale de dix mètres.
Comme dans tous les monuments de la bonne époque, les o rnements, tant
de p ie rre que de plâtre, sont toujours largement espacés, e t ne présentent jamais
les masses confuses ;cju’on remarque dans les édifices mauresques. Les ornements
de plâ tre sont beaucoup mieux traités que.les a u tre s ; ceux des fenêtres
e t de la frise qui les relie, ainsi que les arabesques s cu lp té e s , découpées dans
"le plâtre, de l’au tre côté de la porte d ’entrée, à la base du m in a re t, sont d ’une
finesse digne de l’Alhambra, bâti à la même époque* mais à laquelle est loin de
correspondre l’ornementation des trois p o rte s, quoiqu’elles soient évidemment
du même temps.
En examinant celte longue frise qui orne tout le mousallâ, e t présente
un développement de plus de soixante mètres, on croirait voir ufte bande
estampée, tan t elle pa ra ît régulière e t symétrique; cependant, en la dessinant,
on ne tarde pas à s’apercevoir, p a r de légères différences qui se révèlent
alors, que -cette frise a été tracée avec un poncif e t découpée librement, sans
s’astreindre aux détails.