savants e t des artistes, nous aurons mis le public à même d ’apprécier et d’envisager
sous son véritable aspect une des plus remarquables époques de l’histoire
des a rts trop longtemps inexplorée, to u t en fournissant aux arts décoratifs
modernes, en même temps qu ’à ra rc h ite c tiire , des matériaux propres à les
faire renoncer à la banalité, à cette pauvreté d’invention dont s’émeuvent à si
juste titre les âmes élevées qui professent le culte du beau.
L’ART ARABE
d’a p r è s
LES MONUMENTS DU KAIRE
DEPUIS LE VII0 SIÈCLE JUSQU’A LA FIN DU XVIIIe
CHA P ITR E PREMI ER
TABLEAU DE LA NATURE, DU SO L ,
DU CLIMAT DE L ’ÉC Y P T E E T DES DIF FÉR EN T E S ; RAGES HUMAINES
COMPOSANT SA PO PU LA T IO N
L’an 19 de l’h é g ire1, le khalife Omar-ebn—el-Khattab envoyait une petite
a rm é e , commandée p a r Am r2 - ebn-el-Aas, pour conquérir l ’Égypte; p u is ,
apprenant les succès de son lieutenant, il lui écrivit peu de temps après la prise
d ’Alexandrie :
« Amr-ebn-el-Aas, ce que je désire de to i, aussitôt la réception de cette
le ttre , c’est que tu me fa s se s .de l’Egypte une peinture assez exacte e t assez
vive pour que je puisse m’imaginer voir cette belle contrée de mes propres
yeux. »
'I • Hejireh ou hediera, dont nous avons fait hégire, est le nom par lequel les musulmans désignent l’ère
arabe, dont la première année correspond a 622 de l’ère chrétienne : l’hégire indique la retraite de Mahomet
ou plutôt sa fuite précipitée de la Mekke à Médine pour éviter ses ennemis.,
2. Nous disons Amr et non Amrou. Les Européens écrivent et prononcent Amrou; mais le Wâou de la
fin du mot n’est ajouté que pour distingue^ son nom de celui d ’Omar et ne se prononce jamais ; il faut donc
écrire le nom du conquérant de l’Égypte : Amr. Nous rappellerons à ce propos le célèbre proverbe arabe
qui d it: « Houa Zei Ouao u Amr »; il est comme le Wâou d’Amr, il n’est bon à rien.