grecs. Ce travail de broderie conserve le style de l’a rt, bien qu’il soit plus
travaillé et en quelque sorte grécisé.
La coutume des monarques orientaux a toujours été d’emmener avec eux
des artisans d ’un pays conquis dans u n autre, sans compter les nombreux prosélytes
de l’islam de cette classe, qui se trouvaient dans les rangs de leurs armées.
La conquête de l’Égypte p a r les Turcs en offre u n exemple remarquable, qui
explique la décadence rap id e des arts dans ce pays depuis Cette époque.
Le sultan Selym emmena avec lu i à Constantinople, d ’après El-Gabarhy,
dans son Histoire moderne de l’Ègypte, tant de maîtres ès arts dit Kaire, que plus
de 50 métiers cessèrent d’y ê tre pratiqués.
On a fait observer que la forme de la mosquée s’e st développée graduellement.
Le climat, et non la religion ou l ’imitation supposée des saints lieux de
l ’Arabie, p a ra ît avoir été la cause de la cour inté rieure ouverte^ entourée de
portiques. Les portiques da tent de loin et la forme la plus simple était celle
qui couvrait le lieu de la p riè re , e t la nécessité, plutôt que le choix, la faisait
adopter.
Ainsi la mosquée du Prophète consistait d ’abord en une cour murée dont
une p a rtie était couverte près de la niche e t le to it supporté p a r des troncs de
palmier. On dit q u ’Osman a bâti les portiques du temple de la Mekke, l ’an 26
de l ’hégire, e t c’est là la plus ancienne indication de cette p a rtie d ’une mosquée.
Peut-être étaient-ils imités de la p a rtie couverte de la mosquée du
Prophète, ou furent-ils bâtis dans les deux cas pour fournir u n abri contre le
soleil? mais à la Mekke, ils ont n aturellement.suivi la formé de la clôture
■ de la mosquée. ■
El-Azraky d it q u ’Ibn-el-Zoubeyr trouva le temple avec u n m u r d ’enceinte
seulement, ce qui reporterait la date des portiq u es-à l ’an 64. de l’hégire. Ils
fu ren t bâtis, selon cet auteur, p our donner de l’ombre aux jeunes gens; Toutefois,
voici le passage entier de Kuhb-el-Din ; nous l’empruntons au Kittab-el-
Salam p a r W. Lane : « Dans l’année 26, Osman vint à Médine et donna l’Ordre
d ’agran d ir la mosquée sacrée. Il acheta des ipaisons tout alentour, les fit abattre,
e t annexa l ’emplacement à celui de la mosquée. Puis on re b â tit la mosquée e t
on éleva les portiques. Ce fut lui qui le p rem ie r fit faire des portiques. »
- Abd-Allah-ibn-el-Zoubeyr, dit El-Azraky, agrandit également là mosquée, en
achetant des maisons qu’il annexa à son emplacement. Puis Abd-el-Melek-ibn-
Merwan,. s’il ne l’agrandit pas, en releva les murs, y fit placer un toit de sa?/1,’
1. Le say, croit-on, est le sycomore indien où oriental, ou le platàné indien, ou le bois deTéck.
e t la rép a ra magnifiquement. Il donna l’ordre .de placer su r le chapiteau de
chaque colonne 50 mitqâls d ’or.
El-Azraky d it encore qu’El-Walid-ebn-Abd-el-Melek défit le travail d ’Abd-
el-Melelc, rép a ra la mosquée sainte e t la reb â tit solidement. Il avait l’habitude,
quand il faisait des mosquées, de les décorer. Il fut le premier qui y
plaça des piliers de marbre, e t les surmonta d ’u n toit de say déçoré ; il plaça
su r les chapiteaux des plaques d’o r; en outre , il entoura de marbre la mosquée,
e t y fit a jouter des pavillons.
Bien que la mosquée d ’Àmr a it été d ’abord u n édifice couvert, nous ne
pouvons pas douter que, lorsqu’on y ajouta une cour, des portiques formèrent
une partie du p lan, car cette mosquée contient aujourd’hui un e forêt de
colonnes.
Aucune des anciennes mosquées n’avait de m in a re ts ; on les y ajouta
nécessairement après leu r fondation, mais à des. intervalles rapprochés. Le
muezzin du Prophète chantait pour appeler à la p riè re , de l ’entrée de la mosquée,
et ce fut l’usage cirez les premiers musulmans; mais nous trouvons, dans
le Kliütab, que le khalife El-Mota.ssen ordonna que les muezzins de la mosquée
d ’Amr chanteraient l’appel de la p riè re hors du maqsourah ; auparavant, ils le
chantaient à l ’in té rieu r,.
Les minarets de Médine e t celui de la mosquée de Nuba, fondée p a r
Mahomet lors de sa fuite et avant qu ’il n ’en trâ t à Médine, fu ren t bâtis p a r
Omar-ebn-Abd-el-Aziz, nommé gouverneur de la Mekke e t de Médine, l ’an 87.
Le p rem ie r m in a re t de la mosquée d ’Amr fut bâti en l ’an 53, mais Moardiyeh,
vers 53 de l ’hégire, ajouta quatre to u rs p o u r l’Ezan aux quatre coins de la
mosquée ; il fu t ainsi le p rem ie r qui en fit élever, c a r il n ’y en avait pas
auparavant.
Il est impossible de savoir quelle était la forme d e ,c e s m in a re ts; c’é taient
certainement des élévations du h a u t desquelles,,l ’appel ,à la p riè re pouvait
s’entendre au loin ; ceux dont nous venons de pa rle r sont les plus anciens que
nous ayons trouvés mentionnés dans les ouvrages arabes. Quelques curieux
exemples de minarets en Egypte sont mentionnés plus lo in .'
La chaire n ’existait que comme une élévation insignifiante dans la mosquée
du Prophète, e t Omar ordonna la démolition de celle qu’Amr avait élevée
dans sa mosqùée, au Kaire. Chaque successeur de Mahomet descendait une
marche de la chaire de Médine en signe d’humilité ; ju sq u ’à ce qu ’Aly, le
q uatrième khalife, dît : « Descendrons-nous jusqu’aux entrailles de la te rre ? »
e t se plaçât su r la plate-forme, qui était la place de Mahomet. Les prêcheurs ou