Une grande régula rité existe dans la marche et la distribution de la chale
u r, dans la pression atmosphérique e t dans la .fo rc e expansive des vapeurs :
la direction des vents correspond exactement aux saisons*;- et le u r foice, aux
différentes heures de la jo u rn é e ; les mêmes rapports s'observent e n tr e 'le s
vents et les oscillations du fleuve; la température dé celui-ci é tant dans la matinée
u n peu plus élevée que celle de l'atm o sp h è re , presque chaque jo u r, par
ce motif, il s’élève dans la vallée une ligne de brouillards qui indique exactement
sa position. La plus grande fraîcheur précède le lever du soleil d'une
dizaine de minutes, et le moment de la température la plus élevée se trouve
e n tre deux e t trois heures de l ’après-midi.
Depuis le mois de ju in (le 2/t ju in est le jo u r de la. c rue du Nil) jusqu’en
avril suivant, ce sont les vents du nord qui dominent avec des inflexions vers
l’est, d’abord, et plus ta rd vers l’ouest.
D E S D I V E R S E S R A G E S d ’ H A B I T A N T S -DE L É G Y P T E .
L’Égypte, depuis plus de vingt siècles que les avantages de sa situation
privilégiée ont échappé à ses propriétaires na tu re ls ,,,a vu s’établir successivemen
t dans son sein les Perses, les Macédoniens, les ,gre c s, les RomainsUes
Arabes, les Géorgiens et ju sq u ’à la farouche race de Tarlares, connue vulgairement
sous le nom de Turks-Ottomans,i Aussi peut-on distinguer dans, sa popula
tion u n mélange infini de races différentes, pa rmi lesquelles les trois plus
répandues sont les Arabes, les Coptes e t les Turks.
La plus nombreuse e st la race arab e; nous la diviserons en trois branches :
la p remière, perpétuée dans la classe actuelle des fellahs, a conservé sa phy-
' sionomie originelle : la peau hAlée p a r le soleil e t presque noire. Ses rep ré sen tants
ont la tê te d’un bel ovale, % front large et avancé, et, sous u n sourcil
proéminent, u n oeil noir enfoncé e t très-vif; ils ont encore le nez assez long, la
bouche b ien taillée e t ornée de belles dents; mais, dans les villes, en raison de
leu r mélange avec, les autres races, le u r physionomie e st moins accentuée;,
ils s’adonnent aux travaux de l’a g ricu ltu re ; ils sont aussi artisans.
La deuxième classe d ’Arabes est celle des Arabes occidentaux; ils 'so n t
venus à diverses reprises-se ré u n ir aux premiers. Ils descendent, comme les
fellahs, des conquérants musulmans qui chassèrent les Grecs de la Maurita
n ie ; comme eux également, ils sont agriculteurs e t s ’adonnent à l ’industrie,
mais ils sont spécialement répandus dans le Saïd.
La troisième classe est celle des Bédouins (Bedawi ou hommes du désert) ;
les anciens les désignaient sous le nom de Scénites, qui v eut d ire hommes vivant
sous la tente. Les uns, réunis en famille, h abitent les rochers, les cavernes, les
rivières e t les lieux écartés où il y a de l ’eau ; les autres, réunis p a r tribus,
campent sous des tentes basses et enfumées, e t passent le u r vie dans un voyage
perpétuel, tau tôt dans le désert, tantôt su r les bords du fleuve; tous ne tiennent
à la te rre qu’autant que le u r sûreté ou le u r subsistance e t celle de leurs troupeaux
les y atta ch en t; aussi ont-ils à peu près les mêmes usages, les mêmes
moeurs et le même genre de vie;
Après cette première race d’habitants vient celle des Coptes, désignés en
arabe p a r le mot El-Qoubt. L’histoire et la trad itio n s’accordent p o u r affirmer
qu’ils descendent du peuple dépouillé p a r les Arabes, c’est-à-dire de ce mélange
d ’Égyptiens, de Perses e t de Grecs qui, sous les Ptolémées e t les Constantins,
a si longtemps possédé l’Égypte. Ils diffèrent des Arabes p a r leu r re ligion,
qui est le christianisme, mais ils forment une secte particulière de chrétiens,
celle d’Eutychès.
On prétend que le nom de Coptes leu r vien t de la ville de Coptos, dans
laquelle ils se seraient réfugiés lorsque les Grecs les p e rsécu tè re n t; cependant
il y a to u t lieu de supposer aux Coptes une origine plus ancienne e t plus
logique : en effet, le terme arabe Qoubti p a ra ît une altération du mot grec
Aï-Goupti-osj qui veut dire Egyptiens. Les Coptes seraient donc, en réalité, les
descendants des anciens Egyptiens.
Les Coptes, ayant de to u t temps été en possession de l ’administration inté rieu
re de l’Egypte, sont devenus les dépositaires des registres des tribus e t des
te rre s ; sous le titre d’écrivains, ils sont intendants, secrétaires, traitants, formant
ainsi une sorte de corporation administrative. Ceux qui n ’ont pas de fonctions
administratives font partie des corporations ouvrières.
Les Turks, avons-nous dit, composent la troisième race des habitants de
l’Egypte; ils sont aujourd’hui les ma ître s de ce beau pays ou du moins ils en
ont le titre. Ces mercenaires, appelés d ’abord en Egypte p a r des gouverneurs
rebelles (sous les khalifes), se tro u v an t mêlés à toutes les dissensions politiques,
ne ta rd è ren t pas à prendre un ascendant qui dérivait de le u r genre de
vie. En effet, toujours les armes à la main, ils formaient un peuple g uerrier, une
milice rompue à toutes les manoeuvres des combats. Ces Turks ou Turkmans
sont aussi connus sous le nom d’Osmanlis, nom qui le u r e st venu d’Osman,
fils d ’Ertogrul, qui, lorsqu’il eu t reçu du second Ala-ed-Din, le qoftân, le tamb
our et les queues de cheval, symboles du commandement, ordonna, p our les