Comme type de quelques maisons de plaisance de la ville du Kaire, nous
avons em prunté à M. Quatremère quelques détails su r celle de Baïsari.
L’émir Chems.-el-Din Baïsari, qui m ourut au Kaire en 698 (1299) sous le
règne de Melek-el-Nâcer-ben-Qalaoûn, é ta it u n homme qui mo n trait en tout les
p lu s nobles sentiments ; il était d ’une grande bravoure e t d’une libéralité ru in
e u se ; ancien mamlouk de Melek-el-Saleh-Neym-el-Din Ayoub, il devint, sous
le règne de Melek-el-Daher Beybars, le plus considérable des émirs. Après avoir
passé une p a rtie de sa vie en prison, où il mourut, il fut e n te rré dans son tombe
au , situé en dehors de Bab-el-Nasr.
C’est à cet émir qu ’avait appartenu la maison nommée Dâr-Baïsariah, placée
au Kaire, dans la rue située en tre les deux palais, Beyn-el-Qasrein. Elle fut b âtie
sous.le règne de Melek-el-Daher Rokn-el-Din Beybars p a r un émir du même
nom, Baïsari, l ’an 659, su r les ruine s d ’une au tre . Il dépensa des sommes
considérables pour cette construction e t l ’orna avec une magnificence inconnue
de son.temps.
Cette maison, avec son écurie, son ja rd in e t le bain placé à côté, comprenait
un espace d ’environ deux feddans (mesure agraire rep ré sen tan t la quantité
de terre quê pouvait laboure r une paire de boeufs dans une journée). Les
marbres qui la décoraient étaient les plus beaux q u e 'l’on employât au Kaire et'
le travail en était excellent. Elle avait une porte d ’entrée, dont le portail était
l’un des plus b eaux qui eussent été faits au Kaire.
Au moment où les travaux de sa maison fu ren t complètement terminés,
Baïsari fit de cet édifice un ouaqf (fondation pieuse), e t elle re s ta la propriété
de ses h éritiers, ju sq u ’à l ’année 733, époque à laquelle elle fu t acquise p a r l ’émir
Kousoun e t passa dans les ouaqfs de Melek-el-Daher Barqouq.
Aujourd’hui il ne re ste plus aucune de ces maisons de plaisance, ni des
petites logettes ou pavillons appelés Mandarah^ construits près des mosquées pour
recevoir les étrangers de distinction.
MAISONS E T H AB ITAT IONS .
Les monuments qui nous restent des anciens peuples témoignent de leur
piété e t de le u r grandeur, mais ne nous a pprennent presque rien su r les moeurs
et coutumes des nations qui les ont élevés.
L’archite cture dom e stiq u e , dont les formes sont déterminées p a r les
exigences de la vie p riv é e ,'p o u rra it nous donner de précieux renseignements
PLANS. D’UNE MAISON
20 30 HÊTRES.
PARTICULIÈRE.