de vendre à l’encan tous les objets précieux accumulés p a r lu i e t par ses p réd é cesseurs,
c’est-à-dire un e foule d’objets dont l’ensemble donnera une haute idée
du luxe intime de cette époque reculée, luxe te l que cet inventaire, dressé par
les historiens du temps, p o u rra it aujourd’hui nous p a ra ître le catalogue d’u n e
exposition de tous les produits q u e l’Égypte tira it de ses propres manufactures,!
en même temps que de ceux de l’industrie des peuples voisins.
C’est c et inventaire qui nous-a permis de nous-faire une idée: complète des
arts somptuaires sous les khalifes, e t s’il avait été donné d ’y a jouter une liste
des objets tirés des autres trésors du palais, on a u ra it eu u n tableau achevé, et
tel, qu’il eût p a ru une conception des Mlle et une Nuits
Yoici cette nomenclature :
Inventaire du Mobilier de Mostanser-BÎUtihj khalife fatimile.
460 de l’hégire. — 1050 de l’ère’ chrétienne.
Pierreries. — ü n : coffre contenant 7 Mudfo. d’émeraudes; çha|;|itp de çep
mesures valait au m oins 300,000 dynars, çp,. qui donne en ,ifput> au bas mot,
36.000.000 de francs.
Un collier de pie rre ries valant environ 80,000 d y n a rs ..
Sept Waiibah de magnifiques perles envoyées par l’émir de, la Mekke. ;
Douze .cents bagues d’or et d’argent, ornées.de pierres précieuses de toutes
espèces et de toutes couleurs ; elles provenaient des, ancêtres de Mostajftser-
Billah et de ses principaux officiersp>n en,distinguait, surtout, parmi elles:,) trois
principales, de forme carrée;, dont l ’une avait p our chaton unie émeraude et les
deux autres u n rubis balais e t un rubis spinel ; elles avaient coûté, à.sonqaïeul
600.00.0 dynars, isoit 9 ,Op:0,O^ de francs environ.
Verreries. — Plusieurs coffres contenant un grand nombre.dè vases,de, la
forme de ceux où l ’on met la bière encore aujourd’hui en O rient, tous du cristal
le plus p u r, ciselé ou
D’autres coffres remplis de vases précieux de différentes matières,. ,
Un bassin et une aiguière de c ris ta l: l’un de ces bassins contenait h Roks
d’eau, mesure d ’Égypte, e t l’atiIre 2.
Un carafon e t un bocal de cristal d’une transparence parfaite e t d ’u n travail
exquis, su r chacun desquels é ta it g ravé le nom &'Aziz-Bxllah; l’un des deux était
d’une contenance de 7 roks e t l ’au tre de 9. Ces sortes de vases paraissaipnjt
alors d ’un usage si indispensable, qu ’a n seul individu, lorsqu’on fit la vente des
objets précieux que renfermait le palais du khalife, avait présidé à l’encan de
dix-huit mille vases de cristal, dont quelques-uns valaient ju sq u ’à 1,000 dynars,
soit 15,000 francs environ.
Vaisselles. — Un grand nombre de plats d ’or, émaillés ou non émaillés, dans
lesquels é taient incrustées des couleurs de toute espèce, formant les dessins les
plus v ariés.
Neuf mille boîtes de différentes formes, faites de bois p récieux, doublées de
soie e t enrichies d’or. Elles é taient vides, mais chacune avait servi à renfermer
un vase de cristal ou d’au tre matière précieuse.
Cent coupes e t autres figures, de bézoard, su r là p lu p a rt desquelles était
gravé le nom du khalife Haroun-el-Rachyd.
Une autre coupe qui avait 3 palmes 1/2 de la rgeur e t 1 palme de profondeur.
Objets divers. — Des coffres renfermant dès encriers de différentes formes,
ronds ou carrés, petits ou grands, d ’or ou d’argent, de sandal, d’aloès, d ’ébène
du pays des Zindjes, d ’ivoire et de bois de toute espèce, enrichis de pierreries,
d ’or, d’argèhti ou remarquables p a r la perfection et l’élégance du travail.
Un cachet d’ambre jaune, oeuvre de Fakr-el-Doulah (soleil de la religion),
s u r lequel il avait gravé son nom e t des vers arabes.
D’autres coffres remplis de coupes d’or et d ’arg en t de toutes grandeurs et du
travail le plus parfait.
Une multitude de grandes cruches de porcelaine de toutes couleurs et
pleines de camphre de Kaïsour.
Une grande quantité de tasses faites d’ambre de Chahar.
Des vessies et des fioles remplies de musc du Thibet.
Des arbres et des morceaux d’aloès.
Un buffet de porcelaine soutenu su r trois pieds et garni de plats, dont chacun
pouvait contenir 200 roks de viandes.
De grandes cuves destinées à laver des vêtements et dont chacune était soutenue
su r trois pieds rep ré sen tan t toutes sortes d ’animaux. Chacun de ces vases
valait 1,000 dynars.
Une multitude de cages remplies d’oeufs de porcelaine qui avaient la forme
e t la blancheur de véritables oeufs.
Une hatte d’or du poids de 18 roks e t s u r laquelle on lisait que Màmoun, fils
d’Haroun-el-Rachyd, avait consommé son mariage avec Touran, fille de Haçen-=
b en -S ah à î;:
Yiiigt-huit plats d’émail enrichis d ’or, que le khalife Aziz avait reçus en présent
de l’empereur des Grecs et dont chacun était estimé à 3,000 dynars*