ioo. l’art Arabe.
Il est difficile aujourd’hui de distinguer le plan de ce bel édifice, à cause des
habitations e t des boutiques qui en obstruent l’entrée et surtout à cause des
latrines pratiquées dans le liwân'septentrional, sans crainte de profaner le lièu
saint, tan t le sentiment de toute dignité est devenu étrange r à ce peuple
dégénéré.
Bien que ce monument tombe èn ru in e de toutes parts, on reconnaît que
son plan présente à l’in té rie u r un parallélogramme de Al mètres de profondeur
su r 26 mètres de largeur, bâti mi-partie de pie rre et mi-partie- de b rique, et
o rné de trente eolonnes qui dessinent trois galeries ou liwâns.
Ces colonnes de marbre, de galbes différents, garnies de piédestaux fort
disparates, sont couronnées de chapiteaux du Bas-Empire, de formes et de
h auteurs diverses i . Elles p o rten t une suite d’arcades en ogives, surhaussées,
légèrement cintrées en accolade et entourées d ’un bandeau en caractères kou-
fiques où se jo u en t des rinceaux de feuillage. Les poutrelles; qui relient ces
colonnes en tre elles sont ornées, d ’arabesques ainsi que les abaques de bois qui
exhaussent les chapiteaux e t le u r donnent une certaine régularité. Le bandeau
koufique manque au p o u rto u r des arcades de la façade, d ’où une ignorante
rép a ra tio n les a fait disparaître sous un enduit de plâtre et a changé ainsi
to u t l’aspect de l’édifice. Au-dessus des arcades se trouvent encore u n rond
festonné, puis, au milieu du p ie d -d ro it, une fausse fenêtre ornée de deux
colonnettes.
La décoration qu ’on remarque à l’in té rieu r e st à peu près la même; elle
est aussi sévère qu’élégante. Le plafond a été ré p a ré , d u n
bout à l ’a u tre , sans goût e t sans a rt. Une grille de 2m,70
de h auteur, de bois sculpté e t to u rn é , d’un superbe tra vail,
se ra tta chait aux colonnes de la façade de façon à clore
le maqsourah.
Dans cette partie de l ’édifice, la décoration primitive a
laissé peu de traces. Le mihrab é ta it orné de deux piliers
octogones, en brèche rouge, ayant à la base et au chapiteau
la forme bulbeuse, usitée au Kaire (fig. 12); il était décoré
d’une frise épigraphique de bois sculpté qui entourait le
maqsourah et d’une au tre frise de bois dont on ne distingue
FiK‘ 12‘ plus aujourd’h u i l’ornementation. Venait ensuite une magni-
4. L’un d’eux porte aux angles des aigles romaines, et au milieu quatre mascarons de style égyptien. On
rencontre quelquefois des combinaisons de ce genre dansles chapiteaux de l’école byzantine.
f i q u e mosaïqffl^>dont;il, ne reste maintenant :q u :u a splendide fragment de la
p a r t i e supérieure,-à l ’angle,gauche. du mihrab. Au-dessus on voyait des fenêtres
ornées, comme les arcades, d'un bandeau koufique e t de fenêtrages de plâtre,
comme on eu trouve encore au dessous de la porte méridionale, k ;
Le mimbar qii’on admire dans.; cette mosquée a été fait, dit-on, par, o rdre
d ’ün au tre personnage, e u 9O0.W(1494)i, au dire ^ l'in s c r ip t io n inaugurative.
I l ressemble! cependant tellement à celui de Qous,, H pa ra it dû au même émir
-et qu’on leiCroirait. fait p a r le même ouvrier ce dernier l’emporte, cependant,
par la-beauté deS-proportions, l’élégance e t la v a r i é t é s ; arabesques. ■ ■
i--1.4 Le n iin a re t'se -lro u v a it au-dessus d e l à principale porte d ’entrée, exemple
- ¡-„¡ri plus- tard, dans la mosquéo'dc Daheiv-Beybars ; on n ’en VjOÎl pins aujourd’hui
que la partie in fé rieu re, qui n ’o ffre ,fieu de: r e m a r q u é e : La pqrte
d'outrée,! p ru é e d'arabesqhèli de bronze, à jp x tié rie p r, e t sculptée sur. bois â
l ’i n t é r i e u r , p a ra ît dater-deéla mêmeiépoque que,la chaire.
Cet — a y a n t sÆ r u in é , en L30S, p a r u n tremblement de.terr.e, fut
réparé p a r ordre du-sôultan Ben-Qaiaofin, fit il est fort difficile de reconnaître
lé s-p a rtie s restaurées. Récemment j | a encore été ébranlé par une secqusse; jl
ne se. so u tie n ^ q u e par u n miracle de statique, et bientôt il ne. formera plus
-q u ’u n amas de décombres. > , > . ^ -, ) 1 <
. ¡ i l . Lés planches que l’on voit encastrée*, au-d-éssus de l’a rc a d e . médiane du
maqsourah n’ont jamais porté d’in è r ip tio n s : c’est la table su r laquelle fut lavé
le corps de l’iman Housseyn,’ f/e s t la meilleure preuve, qu’on puisse alléguer
que la tête de cet iman a été ensevelie à la mosquée de Haçen, au Kaire.
Kliangat Sayd-el-Souadà.
l'hégire. —1170 Oeoière’ cOrétieime* "
Ce couvent fut construit p a r ordre de Salah-el-Din,youssouf, premier, soultan
ayoiibite. Il a pris je; nom de Sayd-el-§p.uadâ, l ’heureux des heureux, parce
que le prince fatimite de ÿ | nom l’avait habité. C’était u n c o u v eh t dp derwiches.
Tombeau de Melek-el-Saleh.
640 de l’hégire. — 4 244 de l’ère chrétienne.
Ce m a u s o lé ê is t situé dans le i voisinage du collège ou médresseh Sale-
h ie h ; il fut co n stru it aux frais de la célèbre S ch ag ia r-e l-D o rr, qui le fit
élever pour son maître e t époux, Melek-el-Saleh Neym-el-Din Ayoub, lorsque