L’emploi des mosaïques de faïence se remarque, pour la première fois, dans
la mosquée de Cheykhoun e t dans le tombeau de l ’iman Chafey. Ce genre de
décoration a commencé dans l ’archite cture des Arabes d’Espagne, vers 965 de
l’ère chrétienne (Yilla Yiciosa, à Cordoue).
Cette mosaïque élémentaire, formée de c arreaux en émail blanc, couverts
d ’arabesques, de rinceaux peints en bleu, en rouge, en vert, en jaune , mais où
les tons bleus dominent toujours, est d’un aspect agréable, d’une ornementation
facile e t d’une grande élégance.: Les artistes arabes, gens de talent e t de
goût, ont su tire r des effets h eureux de l’emploi, dans l’arch ite ctu re, de panneaux,
de rosaces, de bordures, de frises, diversement ornementés e t coloriés.
Dès le xvne sièc le , ils en ont composé de vastes sujets, tels que des pseudo-
mihrabs qui ont plus de trois mètres de h auteur, e t de longues inscriptions.
Les carreaux les plus anciens, ceux de vrai/ style arabe, su r lesquels on
retrouve encore des inscriptions en caractères koufiques, sont de petite dimens
ion; ils ont 0m,10 de côté; les ornements sont tous reclilignes et offrent un
léger re lie f qui donne beaucoup d’effet aux contours. Ils sont très-ra re s e t leu r
fabrication p a ra ît avoir cessé de bonne heure, caries, faïences qui o rn en t depuis
deux siècles environ les édifices du Kaire sont de manufacture persane ou
turke. Les premières sont très-belles e t de dessins fort variés, les secondes sont
moins variées e t plus dans le style arabe (fig. 47). On peut en voir de vastes
Fig 4.7.
panneaux dans le tombeau d’ibrahym Aglia, chef de la police, et dans la mosquée
réparée p a r ses soins, en 1063 (1650 de l’ère chrétienne), e t qui porte
aujourd’hui son nom. Tous ces carreaux sont appliqués solidement su r un enduit
dè gypse qui a quelquefois plus de 3 centimètres d’épaisseur.
Ibn-Sayd nous apprend qu’il existait de nombreuses manufactures de
mosaïques de faïence en Andalousie, d’où l ’on en exportait de grandes quantités
dans to u t l’Orient. Les: fabriques de Khutaya, dans l’Asie Mineure, étaient
aussi fort renommées, e t c’est de là que proviennent la p lupa rt des c arreaux qui
décorent les édifices du Kaire, de Jérusalem et de Constanlinople.
Les arabesques peintes su r faïence sont de petits motifs, dont la répétition
indéfinie produit une bande ou un grand motif tracé. su r deux ou quatre carreaux
dont le groupement e t la répétition forment un vaste dessin de tapisserie.
Lorsque le motif est contenu tout en tie r dans u n c arre au, il forme une
répétition suivie assez monotone, soit en bordure ou en semis. L’alternance, qui
se rencontre assez rarement, produit un effet plus agréable e t les motifs répartis
s u r quatre ou huit carreaux produisent généralement le meilleur effet.
Dans les oeuvres de la belle époque on rema rque souvent, un grand motif,
tracé su r un nombre indéterminé de carreaux, dont le groupement est nécessaire
p our reproduire le dessin qui forme un vaste panneau ou u n pseudo