une des premières de la domination turke : elle fut construite, près de Damiette, par; les
soins de Slnân-Pacha, dont elle porte le nom. Son plan figure une vaste rotonde,! couverte
d ’u n dôme de grande dimension, comme l’église de Sainte-Sophie de . Constantinople. Les
quatre angles sont remplis par desmiches, et le pourtour de la coupole,. à la naissance de
la voûte, est orné d’un balcon qui forme Tekassir à l’usage des femmes. Mous avons.donc
donné cette planche d’un monument qui ne fait pas partie'de ceux du Kaire, pour bien indiquer
comment le plan des mosquées s’est transformé Al’époque dè la domination ottomane.
Nous avons cru aussi devoir restituer les arcades ogivales que le grand ouvrage de 1 Expédition
d’Égypte avait transformées en arcades cissoïdes.
Détails. Nousavons voulu donner le moins possible de planches de détails, le véritable
intérêt de cet ouvrage, pour la reproduction des motifs donnés par nous, se trouvant concentre
dans l’ornementation et dans les transformations étonnantes que savait lui faire subir le
génie arabe. '•
Nous ne ferons remarquer, après les cinq planches de détails qui portent les u - III, Y,
VIII, XXII et XXXIII, que les deux planches XIV et XV offrent un véritable intérêt. Il nous a
été impossible de faire exécuter l’ensemble dont elles ont été tirées, parce .qu’il a disparu
depuis. Ces deux planches représentent la plus importante partie du minaret de la mosquée
de Mohammed-ben-Qalaoûn ; mises bout Aibout, elles suppléent presque à la reproduction,
complète de ce beau minaret, qui ressemblait à ceux de l’Andalousie, travaillés en plâtre
comme celui-ci-.;;;on peut donc dire qu’en réalité elles en donnent l’ensemble.
En considérant la planche XXII, qui offre une partie du m i n a r e t de la mosquée de Qaytbay, à
une échelle qui permet de.le reproduire dans ce qu’il a de plus remarquable, on peut voir
combien nous avons été soucieux de n’offrir que de beaux modèles. • , . . . . L > i
Dans le fragment (pl. III) de la mosquée d’Ahmed-ibn-TOuloun, nous avons voulu démontrer
que ce n’est que très-tard, et seulement sous le joug turk, qu’on a pris l’habitude. ;
d’orner l’axe d’un minaret .au moyen d u C r o i s s a n t s auparavant une barquette de pierre
en tenait lieu. 1 • Î
Enfin, les deux fragments dont se compose la planche XXIII, sont, des reproductions, a
une grande échelle, 'dont la difficulté d’exécution des détails n’a pas permis de,tendre toute
la beauté, d’une des plus splendides fontaines du xV siècle, la Sibyl de Qaytbay.
Parallèles. Nous avions d’abord eu l’intention de donner de nombreuses planches au
moyen desquelles il aurait été permis de comparer toutes les parties constitutives du style
arabe, dans les différents pays qui ont subi le joug de l’Islamisme ; mais nous avons du nous
restreindre dans la'crainte de dépasser les limites que semblaient nous imposer notre titre.
Nous nous sommes borné à comp'arer entre eux les spécimens si variés des colonnes, des
minarets et des dômes.
Colonnes et Piliers, (pl. XL1II.) — Les colonnes des édifices mauresques offrent
ANALYSE-DES' P'LAN.p.jtES DE L’ATLAS, 261
constamment des chapiteaux indigènes, p leins d é g o û t e t d'élégance ; on les ren co n tre bien
raremen t en Égypte, où les : architectes ont presq u e toujours employé les chapiteaux e t les
colonnes d u Bas-Empire, q u ’ils assemblaient ta n t bien, que m al.
Aussi est-ce avec p ein e q u e n ous avons p u r éu n ir les jo lis spécimens d a rt a rab e d e dif-
férentes époques, rep ré sen té s su r c e tte plan ch e :
No — Colonne des grandes fen ê tre s de Sid i-Haçen -el-S ad ak a, u n des plu s beaux, des
plus riches e t des plu s anciens spécimens d e colonnes : on n ’en retrouve p lu s d analogues au
Kaire (x? siècle). • ,, ; ‘ •
N° 2. Pilier d u m ihrab, dans le tombeau d e Youçouf-Elmaz. Ce p ilie r a 2m 50 d e h a u teu
r totale, le chapiteau e t la b ase o n t 0_m 25 chacun. Ce pilie r octogone est de m arb re blanc,
couvert d’arabesques dorées ; les chevrons d u fû t sont dorés su r fond d’azur e t les intervalles
rouges su r les chapiteaux et su r les b a s e s ; lés faces parallèles à la construction s o n t. bleues,
les diagonales rouges. Le to u t, d’u n assez mauvais goût d u re s te , a é té recueilli uniquement
p o u r d onner des motifs coloriés assez ra re s aujourd’hui.
N.o 3. — pilier du mihrab d e la mosquée de Qaytbay (Y. n °1 5 ).
¡sjo [l t Piüer-de la niche d u portail de Gama Soultan Haçen.
N° 5.1Sb Mosquée à l ’en tré e d e D arb-el-Barabras ; colonne fab riq u ée à Garare.
Nos 6 e t 7. H C hapiteau e t base des .colonnes d u mihrab d e Gama Saleh-Ayoub, en face
d u Moristan. Cercle d’étain au-dessous d u chapiteau. Chapiteau d e 0m,û l de h a u te u r ; fû t de
1“ ,9 0 .^ ' - '»* ■ - V - ; ' • . ‘ ' 1
Nos 8 e t 9 . — Chapiteaux des colonnes engagées dans les p ieds-droits des arcades dè la
m o s q u é e d’Ahmed-ibn-Toulouni Les détails de ces chapiteaux v a rien t un p e u d’u n b o u t à
l ’au tre d e cette b e lle e t v aste mosquée (xe siècle).
No 10. — Chapiteau d u p e tit pilier d u mimbar de l a mosquée de Daoud-Pacha
(xv* siècle).
No 11. — Autre chapiteau d u même g en re.
No 12. — Chapiteau d ’u n e colonne d e m arb re b l a n c , d e rrière la mosquée d’El-
Moyed. .
No 13. Chapiteau de la colonne ou d u pilier d u m ih rab de la mosquée de Soultan
Barqouq.
N° l â . H Chapiteau d ’u n pilier du mihrab p rès de la mosquée d e Qaytbay.
No 15. —, Détail du pilier d u mihrab de la mosquée de Qaytbay. Le fû t e s t couvert d a-
rabesques d’un goût assez p u r donnant u n diagramme charmant. .
Dômes et minarets. — Les m inarets e t les dômes éta ien t les p a rties des mosquées qui
offraient le p lu s d e v ariété. Malheureusement, il res te p e u de m inarets e t d e dômes de la belle
époque ; cependant en ch erchant avec a tten tio n , nous avons ;p u composer les p lanches XXIV,
XXV et XXIX, qui offrent à l’étu d e des sujets assurément p récieux.
L’élégante coupole qui forme le motif p rincipal d e la p lanche XXIV Se voyait encore, il
y a quelques années, vers la p a rtie d u cimetière de Karafeh désignée sous le nom de T ourab