mais sans former voussoirs; purs caprices, du re ste, avons-nous dit, admirés
pa r la foule, toujoùrs amoureuse de difficultés vaincues.
La première coupe de p ie rre est celle qu’amenèrent l ’ogive e t les différents
genres d’arcades.
Chapiteaux.
Les a rchitectes arabes, si féconds dans l ’ornementation des diverses p a rties
de leurs édifices, ont toujours négligé, en Egypte comme en Syrie, de décor
e r les chapiteaux des colonnes d ans le goût p articulier à leur a rchitecture. Trouvant
en abondance sous leurs mains des chapiteaux égyptiens, grecs e t romains,
ils se sont contentés d ’en couronner des fûts quelconques, sans s’inquiéter du
disparate que des chapiteaux, de galbe e t de style différents, apportaient à leurs
colonnades.
Toutes les galeries des mosquées du Kaire e t des autres villes d’Egypte p ré sentent
des chapiteaux de diverses formes e t de diverses époques, employés
simultanément dans le même édifice, e t c’est à peine si l’on p o u rrait citer
quelques té tes de colonnes décorées dans le style si original et si varié de
l’archite cture née avec la religion de Mahomet.
Quand les édifices anciens fu ren t épuisés, les Arabes, au lieu de tailler eux-
mêmes leurs chapiteaux, en firent venir de Carare, qui sont loin, en général, de
valoir les débris de colonnes trouvés dans les ruines, et offrent cependant les
mêmes défauts. Le manque d ’u n ité 'e t d ’harmonie ré sultant de ce mélange hétérogène
frappe tous les yeux et a rrê te souvent le juste sentiment d ’admiration
q u ’excite l’archite cture des monuments arabes.
Il y a u ra it une ample e t curieuse collection à faire en dessinant les divers
chapiteaux arrachés aux édifices .grecs, romains e t byzantins, pour o rn e r les
constructions musulmanes. Quoique variés à l ’in fin i, la
p lu p a rt de ces chapiteaux, qui da tent de la basse époque,
sont une imitation de la corbeille corinthienne' (fig. 22) ;
le feuillage n ’offre jamais les beaux contours de l’acanthe
antique, les volutes sont lourdes, le fleuron est p resque toujo
u rs remplacé p a r un ornement capricieux, e t enfin ils
sont très-souvent rehaussés de palmettes et d’entrelacs.
-f Ce sont de véritables chapiteaux composites où la fantaisie
de chaque a rtiste s’ë st amusée à modifier les dé ta ils,
sans se d ép artir des données primitives et traditionnelles.
Esclave de la routine, ra rem en t il- cherche e t trouve une forme nouvelle ou