rattachées entre elles et p a r conséquent ne peuvent former u n ensemble
admirable.
Les premiers monuments arabes o nt seuls cette qualité, comme les mosquées
de Teyloun, *E1-Daher, El-Hakem. À p a rtir de cette époque, ils pèchent tous par
le môme défaut; ainsi la mosquée de Qaytbay (in tra muros) manque d ’une
porte e t d ’un m in a re t qui soient en rapport avec la beauté de la décoration
in té rieu re .
Gama El-Haçen a été réparée à différentes époques. A l’ex té rieu r cependant
la corniche d’encorbellement a été enlevée près du petit minaret; car, au-clessus
de la moulure, il devait se trouver autrefois une suite de merlons1, bien qu’il
n’en re ste plus rien au dehors; en effet, on en trouve encore des vestiges autour
des mu rs du Sahn. 11 est très-regrettable que nette corniche n ’a it pas été
rétablie, parce que, ainsi découronné, l’édifice p a ra ît plus lourd.
11 nous reste â p a rle r de la porte d’entré e de., la mosquée. Elle est,de bois,
d ’un travail fort ordinaire, e t garnie;.seulement de quelques peintures e t d ’un
marteau de bronze. Il est probable que cettejporte n ’est pas celle qui garnissait
primitivement l’entré e de ce bel édifice.
Quant au magnifique Qorân que l’on voyait autrefois dans le tombeau du
soullan Haçen, il a été transporté dans la mosquée de Méhémel-Aly, par ordre
• de Saïd -Pacha. C’est en dépouillant les anciens édifices qu ’on meuble aujourd’hui
les nouveaux.
Gama El-Melek-el-Achraf.
764 de l’h é g ire .^ - 4363 de F ère chrétienne.
Cette mosquée fut bâtie par El-Melek-el-Achraf III, arrière-petit-fils du
soultan Qaloûn.
Son plan ressemble à celui de la mosquée du soullan ïïaçen : même voûte
et à peu près même style. On y remarque un joli m in a re t et u n mihrab assez
beau dont le p ilie r e st orné comme à Gama-Elmaz.
Mosquées El-Barqouq.
788 de l’hégire. — 4386 de l’ère chrétienne.
( p l a n c h e s XVI I, XVI I I , XLIX , XCVI, XCVII , CXI.III ET CLXXXI I. )
Barqouq, surnommé Melek-el-Daher, p rem ie r soultan mamlouk circassien,
fi t élever successivement deux mosquées : l’une, connue sous le nom de Medresseh
El-Daheryeh et l’au tre , sous celui de Mosquée sépulcrale de Soultan Barqouq. Son
tombeau, bâti à l ’extrémité n o rd -est du pe tit Karafeb, est aussi remarquable que
la mosquée.
Nous commencerons p a r la description d e là mosquée sépulcrale, en raison
de son importance.
La mosquée sépulcrale de Soultan Barqouq est le plus vaste monument de
la nécropole qui s ’étend à l’est du Kaire. Elle forme un large carré dont la cour
est entourée de galeries; celle de l’est a trois rangs d ’arcades ogivales outre-
passéés, supportées p a r des piliers octogones, celle de l’ouest, deux rangs, et
celles des côtés latéraux, un seul rang de ces mêmes arcadés^le long et au-dessus
desquelles sè trouvent des Rouaks ou logements pour les é tudiants e t les p ro fesseurs
qui fréquentaient autrefois cette mosquée.
A la place des plafonds, on remarque une suite de petits dômes surbaissés,
construits en briques, au-dessus du c arré formé par les piliers.
Les deux minarets, situés à l’ouest, sont semblables; la calotte supérieure
é tait autrefois portée su r des colonnettes, mais on les a réunies p a r u n m u r qui
enlève à 'c e tte partie des tourelles toute sa légèreté.
Deux coupoles, situées aux deux extrémités du liwân oriental, contiennent
l’ünèj lé tombeau du soultan, l ’au tre , les tombeaux de sa famille. Personne n ’y
v enant prier, on les laisse dans le plus grand abandon et ils tombent en ruine .
Ils ont souffert, du reste, toutes sortes de spoliations, su rto u t de la p a rt des
nazers, dilapidateurs effrontés, qui ont dépensé to u t le produit des fondations
destinées à en tre ten ir cet édifice. Les deux portes principales, qui donnent dans
ce liwân, sont ornées de grilles de bois, façonnées en étoiles ajourées, d ’une
exécution remarquable. Toutes les fenêtres supérieures sont effondrées e t les
inférieures sont murées pour prévenir une ru in e imiminente.
La chaire, beaucoup trop vantée p a r les Européens, parce que c’est, le plus
souvent, la plus belle q u ’il le u r soit permis d ’examiner facilement, es t.construite
en pie rre calcaire, comme le reste de la mosquée. Elle est massive e t d’un style
lo u rd ; un dais festonné la surmonte, e t des ornements, grossièrement taillés, la
couvrent tout entière.
Cet édifice e st beaucoup moins soigné que la mosquée du même soultan
qu’on admire près du Moristan; mais il est bon d ’observer, p our re s te r dans la
v é rité , qu’il a perdu presque tous les ornements peints qui couvraient ses
murs, aujourd’hui dén u d és; néanmoins il possède encore un air de grandeur
qui frappe au p rem ie r aspect.
Soultan Barqouq avait réu n i à cette mosquée une salle de justice, une
45